Hacking Team : l’arroseur arrosé

Jusqu’il y a quelques jours, le nom de Hacking Team était totalement inconnu du grand public. Si on vous en avait parlé, vous auriez sans doute cru qu’il s’agissait là d’une énième groupe de piratins de jeux vidéo. En fait, c’est largement pire.

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Société italienne, basée à Milan, Hacking Team vend des solutions de surveillance aux gouvernements et forces de l’ordre à travers le monde. Et il y a quelques jours, ils se sont fait subtiliser 400 Go de données internes par des hackers : clients, mots de passe, documentation de leurs outils, du bon gros dossier.

Mais cette fuite a également permis au monde d’ouvrir les yeux sur le côté pour le moins discutable du business des « ennemis d’Internet », comme les surnomment Reporters Sans Frontières, qui tentent désespérément d’attirer l’attention sur leurs pratiques depuis des années.

Ces « mercenaires numériques » (le surnom est encore de RSF) fournissent à des gouvernements répressifs les outils nécessaires pour espionner leurs concitoyens : spywares qui donnent accès aux caméras et micros des appareils, qui enregistrent conversations écrites et téléphoniques, surveillent surf et mail, bref tout y passe.

Parmi leurs clients, des gens bien sous tous rapports : le RAB (unité anti-terrorisme du Bengladesh, célèbre pour son affection particulière de la torture et du meurtre), le Soudan (pourtant sous embargo de l’ONU) ou encore le gouvernement Éthiopien qui aime bien utiliser ce genre de jouets pour surveiller les journalistes à travers le monde.

Et il n’y a pas que les méchants gouvernements répressifs qui font leurs courses chez HT : parmi les possesseurs de la carte de fidélité, on citera notamment le FBI, la DEA ou encore l’armée américaine. Businness is businness, hein. Pourquoi s’embêter d’une conscience quand son ablation permet de manger à tous les râteliers sans indigestion ?

Ah et si vous pensiez être à l’abri, réfléchissez-y à deux fois : parmi les cibles préférées d’HT, une jolie faille d’un habitué du genre, le player Flash d’Adobe.

Source : CSO et The Verge.

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