Le monde n’appartient peut-être plus aux lêve-tôt

Le manque de sommeil est le grand mal du siècle, c’est indéniable. On ne compte plus les études qui tendent à démontrer un lien entre l’absence de dodo et toute une série de vilaines maladies dont on se passerait bien. Mais si l’heure à laquelle on se lève était aussi un facteur important ? C’est ce que semble indiquer une étude préliminaire britannique.

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Une expérience pilote, réalisée à la Monkseaton High School du North Tyneside en Angleterre, indiquerait une augmentation sensible des notes (19%) quand on demande aux élèves de commencer à bosser à 10h du matin, et plus 8h50 comme auparavant.

Est-ce qu’on peut en déduire que travailler avant 10h est une « torture », comme j’ai pu le lire un peu partout sur la toile aujourd’hui ? Peut-être pas…

Déjà, parce que l’étude pilote ne permet de tirer aucune conclusion pour le moment. Elle donne juste des pistes à explorer pour tenter de valider cette hypothèse.

Ensuite, parce qu’on peut faire dire tout ce qu’on veut aux chiffres, surtout quand on cherche déjà à y voir une certaine corrélation. Rappelez-vous d’ailleurs de la brillante démonstration des gars de Spurious Correlations, qui nous apprenaient que le nombre de noyés était intiment lié aux films de Nicholas Cage, ou que la consommation de margarine entrainait le divorce.

Du coup, il est légitime de s’interroger sur l’existence d’autres facteurs, pas uniquement celui de l’horaire. Peut-être qu’il y a moins de bruit aussi passé une certaine heure (fin des embouteillages), que cela favorise sans doute la concentration ? Bref, d’autres explications sont possibles.

Et de tout cela, on n’aura aucune confirmation avant quatre ans, durée de la grosse étude qui démarre maintenant en Angleterre et durant laquelle une centaine d’écoles vont pratiquer des horaires plus tardifs… pour voir.

En ce qui me concerne, et sachant que toute étude comporte une marge d’erreur, je vais éviter de prendre le moindre risque et continuer de me lever à 14h du matin.