Geekzone v5, phase 2 : le financement

Les brouzoufs, le blé, l’oseille, le fric, le cash, le pognon, le pèse, les pépètes, le grisbi quoi ! C’est fou le nombre de synonymes qui existent pour parler d’argent. Et pour cause, si un truc préoccupe l’humanité depuis qu’elle a inventé la monnaie, c’est bien l’état de ses finances… La situation n’est pas différente pour Geekzone et les gens qui s’agitent en coulisse pour faire tourner le site.

« Oui mais… Geekzone c’est gratuit, non ? »

Depuis 2002, le site tourne effectivement de manière bénévole. Un projet “pour le fun”, pour lequel j’ai payé pas mal de choses au fil des ans, sans parler des heures consacrées à la conception, mise en place et maintenance du tout. Et c’est complètement normal, c’était le deal. Avec les changements évoqués dans le post de la v5, Faskil et moi avons décidé de tenter l’aventure et de faire de GZ une vraie source de revenus. Rien à voir avec les sites classiques dans le sens où la volonté de rester “petit” est revendiquée. On veut faire dans l’artisanal, le papier taillé à l’ancienne, l’analyse qui murit longtemps en cave, le podcast qui fond dans les oreilles, pas dans la main. Et quelques friandises sous forme de news, souvent atypiques (c’est à dire qui n’intéressent que rarement les gros sites). Le tout avec une team ultra réduite : nos 20 doigts.

GZ Patreon POOR PIGGY !

Forcément, un plan de bataille comme ça est aux antipodes du monde de la pub en ligne traditionnelle. Du coup, comment faire un minimum de profits en faisant du Web en 2015 ? Excellente question. En pleine finition des travaux de cette nouvelle version de GZ, iOS 9 est sorti, et avec cet OS, on a entendu les pleurs de toute la presse Web, provoqués par l’arrivée des bloqueurs de contenu de Safari Mobile. Quand les « adblocks » débarquent sur le navigateur le plus populaire de la planète (quand on parle du Net qui tient dans la main), ça fait forcément trembler le business model classique. L’apothéose de ces jérémiades fut sans conteste ce papier de The Verge qui, s’il résume bien la situation de guerre des Titans qui se déroule sans que la plupart des gens pigent les enjeux de leurs choix, oublie un léger détail : pour les petits (et pas si petits) sites, c’était déjà mort.

Le casse-tête du financement

Whatever Dog

La problématique du financement Web en une image.

Dans le monde des sites “spécialisés” pros (pas ceux gérés par des amateurs qui font ça pour le fun), les “petits” du Web ont disparu depuis longtemps. D’un côté, les boites de taille moyenne s’accrochent aux branches pour ne pas tomber dans le précipice. De l’autre, les grosses se bouffent entre elles, s’accaparant au passage la majorité des revenus pub du marché. Tout ça pour payer au lance-pierre des équipes parfois pharaoniques, dont le destin est souvent de rédiger à la chaîne des news où la qualité importe peu. Il faut faire du clic, plein, sinon c’est la faillite. L’information est morte, le “divertissement” est roi et sert d’excuse bien pratique aux kilomètres de textes et vidéos qui devraient pourtant insulter vos neurones. Accessoirement, les annonceurs eux-mêmes se font arnaquer, ce qui n’arrange rien pour les vrais sites qui font du vrai contenu et espèrent bêtement en vivre.

Coincés sur leur petit marché français, quelques sites gaulois comme les copains de Gamekult, tentent de résister en mettant au premier plan la qualité de leur travail. Informations vérifiées, papiers avec de vraies analyses et… système d’abonnement (paywall) pour survivre. Une technique qui sous-entend une audience déjà conséquente et une grosse équipe éditoriale, deux choses que Geekzone est loin d’avoir.

Et nous dans tout ça ?

Pour diverses raisons (que l’on peut ranger dans le tiroir “décisions stupides” pour la plupart), je n’ai jamais tenté de “professionnaliser” GZ avant. Il y a bien eu quelques tentatives de monétisation “pour voir”, des idées, des brainstormings, mais rien de concret. Il y a deux ans, coincé dans mon canapé avec une jambe en miette, Faskil, Gautoz et moi avons exploré des pistes de magazine numérique. On pouvait y faire de jolies choses, mais le constat était sans appel : c’était encore plus mort que le Web côté business.

Et puis l’idée a fait son chemin : vu les tarifs de piges insultants pratiqués sur la plupart des sites, pour écrire des papiers que nous ne voudrions pas lire nous-mêmes, pourquoi ne pas dépoussiérer Geekzone ? Jonglant avec des boulots divers et variés depuis des années (consulting, community management, production de contenu, etc.) l’envie de refaire vivre le site à plein temps était là. Pour diverses raisons, le timing que nous nous étions fixé initialement est déjà explosé, mais tant pis. Nous y sommes. Nous avons mis en place une plateforme sans prétention, mais qui exploite des outils de qualité et qui est capable de mettre en valeur nos contenus et vos discussions. C’est tout ce que nous voulions. Et rien que ça, avec l’import de l’existant, c’était déjà un gros boulot, qui me laisse endetté à vie envers notre magicien préféré, MisterP.

Bon, c’est bien beau tout ça, mais ça ne vous dit pas comment on se nourrit de ce travail… La pub ? A world of NOPE.

C’est vous les patrons

CatreonPatron, comme dans patronage. Je vous l’accorde, c’est totalement désuet comme usage. Mais c’est de là que vient le nom anglais du site Patreon, très à la mode ces temps-ci. Oui, il existe maintenant des équivalents français, mais en grands fans du fondateur (Jack Conte, le barbu de Pomplamoose), nous avons décidé d’utiliser la version originale (et accessoirement, faire gagner à un mec fantastique quelques euros au passage). Le concept est simple : c’est vous qui payez, directement, et décidez de l’activité du site. Plus les sommes récoltées sont importantes, plus le site sera riche en contenu. Rien de magique : dans mon cas, plus le site rapporte, et plus je peux refuser des missions qui n’ont rien à voir avec Geekzone. Le but ultime ? Ne nous occuper que de Geekzone, évidemment.

Nous ne sommes pas de doux idéalistes, nous savons que même si ça doit marcher, ça prendra du temps. Nous savons aussi qu’une solution comme Patreon, sans paywall, où seuls ceux qui veulent (et peuvent) participent, reste aléatoire pour de nombreuses raisons. Nous avons donc une deuxième idée très simple.

Le Sponsoring

Mais c’est de la pub ça !” Nope. Puisque c’est du sponsoring. Ça ne se vend pas pareil, ça ne s’affiche pas pareil. L’avantage, c’est que les notions de nombre de clics et autres “impressions de pages” disparaissent. Le deal porte sur la qualité du média, celle de son audience et la taille globale de cette dernière. Ça change tout. Le concept est simple et nous vient tout droit de nos amis anglo-saxons qui bossent sur des sites vaguement équivalents à l’esprit Geekzone (des sites gérés par des équipes très réduites). Une société (et une seule) achète un pack à la semaine pour disposer de tous les espaces pubs du site. Concrètement, il y a généralement un seul emplacement pub « classique » et non animé, mais c’est jumelé avec une annonce sur les podcasts, un post sponsorisé et une ou deux annonces de remerciement via les réseaux sociaux du média en question. C’est complet pour l’annonceur, pas envahissant pour le lecteur, et le tarif est raisonnable pour tout le monde. Malheureusement, nous sommes encore trop petits pour attaquer ce marché. Pas beaucoup trop petit, mais il nous faudra plusieurs semaines (si tout va bien) pour réellement mettre en place ce genre de deals, surtout qu’à ma connaissance, personne ne travaille encore de cette manière dans l’Hexagone.

Happy ending ?

Le plan est donc désarmant de simplicité :Catreon 2

  1. S’appuyer sur la meilleure et la plus ancienne communauté de geeks du pays pour faire fonctionner un Patreon aux objectifs intéressants pour tout le monde.
  2. Mettre en place un système de sponsoring dès que possible.
  3. Recruter quelques plumes et voix de plus, si tout va bien.
  4. PROFIT. (vous attendiez la vanne, avouez.)

Pour éviter le problème de l’œuf et de la poule, nous allons faire notre maximum pour vous donner sur les prochaines semaines un aperçu de notre vision de ce que peut devenir Geekzone. Cette v5 était l’étape obligatoire pour prouver le sérieux du projet. Nos engagements sont clairs, la balle est désormais dans votre camp. Si vous y croyez, si vous voulez voir ce projet vivre et pérenniser cette communauté, la faire grandir, nous donner les moyens d’être à 100% sur GZ, vous savez ce qu’il vous reste à faire. Et vous pourrez voter avec votre porte-monnaie très facilement : un Patreon, ça s’ajuste à tout moment.

Des questions ? Encore besoin d’éclaircissements après 10.000 caractères d’explications ? N’hésitez pas, notre (super) forum (de la mort) est là pour ça !

Et si vous êtes déjà convaincus, si pour vous Geekzone est indissociable de vos sessions Web et si vous voulez qu’il le devienne encore plus, ça se passe ici :
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