Jessica Jones : décryptage d’une icône inconnue

Maintenant que tout le monde (ou presque) a pu prendre le temps de visionner la série Jessica Jones de Netflix, il est temps de revenir en détail sur cette adaptation et en apprendre plus sur les différences entre le comics et la version TV. Vous allez voir que certaines variations sont parfois assez surprenantes ! Attrapez votre boisson préférée, déconnectez vos notifications et installez-vous confortablement : voici probablement l’article le plus long de 2016 pour Geekzone ! Inutile de préciser que c’est blindé de spoilers. Si ? OK : c’est blindé de spoilers ! Mettez cette bible de côté si vous n’avez pas encore regardé ce show.

Cet article a été réalisé par David “Glou” Guelou, Wikipedia humain de l’univers des comics. Il a officié dans un des temples parisiens de la BD pendant des années et certains le connaissent surtout parce qu’ils regardent des choses “différentes” sur Internet. Oui, le Glou Man Chou de France Five, c’est lui.

Jessica Jones - Tof Jessica Jones Serie Logo

Jessica qui ?

Jessica Jones - Poster Jessica Marre des séries mièvres pour midinettes attardées qui occupent vos postes et pourrissent vos streams ? Envie d’oublier les personnages en carton d’Arrow, qui font passer ceux de Gilmore Girls pour des êtres dotés d’une profondeur digne d’un Lars Von Trier ? Au bord du malaise suite au visionnage de la régression intellectuelle qu’est Supergirl, et de son message sur l’égalité des sexes digne des années 50 ?
Pas de panique, il existe une alternative : Jessica Jones.

Adaptée des comics Alias, publiée sur le label MAX (la branche “adulte” de chez Marvel), cette série en treize épisodes a pour personnage central une certaine Jessica Jones (quelle surprise), une détective privée un peu bas de gamme qui a pour particularité d’avoir des super-pouvoirs : force “surhumaine, mais pas trop”, vol limité – façon saut géant vaguement contrôlé – et une cicatrisation plus rapide que la normale. Bref, pas de quoi faire de l’ombre aux Avengers. Cette première saison s’attarde sur les activités professionnelles de la miss, ses déboires personnels et en profite pour glisser quelques tranches de vie new-yorkaise dans l’univers cinématographique de Marvel.

Parce qu’on peut se poser la question : qu’en est-il de la vie de tous les jours, quand on ne s’habille pas en spandex, mais qu’on se prend une invasion extra-terrestre sur le coin de la tronche ? Quand un culturiste vert en short fracasse votre ville ? Quand un travesti sous stéroïdes qui s’habille avec le drapeau américain refait votre déco d’intérieur à coup de bouclier ? Vous voyez l’idée : qu’advient-il du reste de la plèbe, ces humains bêtement normaux ? D’une certaine manière, les séries Marvel de Netflix tentent de répondre à ces questions. Matt Murdock entamait son chemin de croix larmoyant dans la première saison de Daredevil et Jessica semble faire le sien en zigzaguant une bouteille a la main. Si Daredevil nous a démontré que le yoga c’est de la merde et qu’il faut savoir se détendre en cognant sur les criminels de temps en temps – même quand on est un catholique torturé – Jessica Jones, elle, nous apprend les bienfaits de l’alcoolisme.

Bienvenue à Hell’s Kitchen, Manhattan.

Les personnages

Jessica Jones

Dans la BD : Jessica Campbell est une femme aux cheveux châtains avec des pouvoirs qui se sont développés à l’adolescence. Recueillie par la famille adoptive Jones, dont elle prit le nom. C’est une ancienne superhéroïne qui avait pour noms de guerre Jewel, puis Knightress. À la suite d’un traumatisme provoqué par un affrontement avec les Vengeurs alors qu’elle était sous le contrôle de l’Homme Pourpre, puis d’une situation qui a révélé son identité à la police, elle abandonna la perspective d’être une héroïne costumée. Elle peut soulever deux tonnes sans trop d’effort et voler, mais son manque de pratique la rend maladroite dans cet exercice. Manque de pratique avec un pouvoir pareil ? Tristement, oui : ça lui donne envie de vomir, elle déteste l’utiliser. Frappée du syndrome du loser, elle décide de devenir détective privée et elle continue de fréquenter occasionnellement Carol Danvers, alias Ms. Marvel. Elle était alcoolique et fumait avant la naissance de sa fille. Elle a depuis temporairement remis son costume et adopté le nom de Power Woman.

Jessica Jones - Tof Comics 1Dans la série : JJ est une brune dont les pouvoirs se sont manifestés pendant son adolescence rebelle, après avoir été recueillie par Trish Walker et sa mère. Elle n’a jamais été officiellement superhéroïne. Elle n’a jamais été capable de voler, mais fait des bonds gigantesques et atterrit avec précision. Bref, elle a les super-pouvoirs de Superman lors de son apparition à la fin de la Grande Dépression. Elle ne fume pas, mais boit encore plus que son homologue dessinée, ce qui est une belle performance, et affectionne le look clodo. Le ton est donné : sombre, énervé, désespéré et crasseux. En ce qui la concerne, la vie c’est pourri et après, on meurt. Même le Daredevil de Netflix est plus positif et voit la lumière au bout du tunnel, c’est dire. Enfin “voit”, on se comprend…

Jessica Jones - Jessica Jones Serie

« J’aime pas les gens, j’aime pas la vie, j’aime pas le pourpre. JE SUIS EN ROGNE. Et j’ai soif. » – JJ

Trish Walker

Dans la BD : Patrica « Patsy » Walker. Le personnage est apparu dans le magazine Miss America, puis Patsy chez Timely Comics (le premier nom de Marvel) durant les années quarante, et dans le spin-off Patsy & Hedy. Girly à mort, la série mettait en scène les espiègleries d’une adolescente “cucu la praline” avec sa pote Hedy, qui partagera vaguement l’affiche avec elle. Depuis cette époque, les choses ont bien changé. Elle a été intégrée à l’univers des superhéros de Marvel, lors d’une apparition durant le mariage de Reed Richards et Sue Storm dans Fantastic Four Annual 3 (1965). Elle squatte avec les Vengeurs et devient une superhéroïne connue sous le nom de Hellcat (1976). Morte et ressuscitée après un détour en enfer (c’est Marvel hein…), son CV n’en finit pas d’évoluer avec les années.

HellcatEx-mannequin, ex-actrice, ex-femme au foyer, ex-membre des Vengeurs (Avengers), ex-membre des Défenseurs (Defenders), enquêtrice spécialisée dans le surnaturel, écrivain à succès… On peut dire qu’elle a eu une vie bien remplie, avec deux mariages au compteur. D’abord avec son amour de jeunesse, qui s’est engagé dans l’armée, est devenu un sale con, a pété un câble et est devenu un super criminel. Ensuite avec son coéquipier des Défenseurs, Daimon Hellstrom, le Fils de Satan. Oui, oui vous avez bien lu. L’Antéchrist. La suite est logique : après avoir invoqué son gentil beau-papa, elle a entraperçu la véritable apparence de son mari et ça l’a rendue folle façon Britney Spears. Elle s’est rasée le crâne, s’est bavé dessus pendant des mois, a été internée dans un asile, s’est suicidée et a terminé en enfer. Une fois ressuscitée, elle a bien entendu demandé le divorce pour “mettre de la distance”. On comprendra vite que ses choix de mecs ne sont pas complètement au point.

Dans la série : Patrica “Trish” Walker. Quand elle était enfant, sa mère – jouée par Rebecca De Mornay, qui était quelqu’un autrefois, lorsqu’elle tournait avec Tom Cruise dans Risky Business (c’est moche de vieillir) – a fait d’elle une enfant-vedette. Elle était la star d’une série télé et a même eu son propre comics (joli clin d’œil, d’ailleurs) et fut donc une source intarissable de revenus jusqu’à son adolescence où, à force de s’en prendre plein la tronche psychologiquement, émotionnellement et physiquement, elle devint toxico. Qui se ressemble s’assemble : elle squatte avec son alcoolo de sœur adoptive. Entretemps, elle est devenue animatrice d’une émission de radio : “Trish Talks”. Ses conquêtes masculines sont un peu meilleures que sa version papier (il faut dire que la barre était placée un peu haute), mais bon, son dernier mec en date tente quand même de la tuer en l’étranglant, après lui avoir attendri le nez à coups de poing. Normal.

Jessica Jones - Trish WalkerKillgrave/Kilgrave

Jessica Jones - Killgrave

C’est plus efficace que Tinder ce pouvoir…

Dans la BD : travaillant pour le compte des Soviétiques, Zebediah Killgrave (avec deux « l » mais un seul dans la série) était un espion yougoslave infiltré dans une base militaire américaine pour une mission dont l’objectif était le vol d’une bonbonne de gaz innervant expérimental. Cette dernière fut percée par une balle et le gaz se rependit sur notre immonde bolchevik. Mais comme le prouve les visiteurs de la Fête de l’Huma qui mangent chaque année des sandwichs merguez avariés, la Menace Rouge est inarrêtable. En plus d’y survivre, le marxiste constate que son épiderme est teinté en pourpre et se voit doté d’un super-pouvoir : celui d’imposer sa volonté à tout un chacun par la parole et ceci de façon absolue. Pratique pour obtenir un prêt à taux zéro me dites vous ? Que nenni ! Le suppôt de Moscou ne s’arrête pas là et devient carrément un criminel en faisant de chaque personne qu’il rencontre un pantin se pliant à sa volonté.

Ayant la peau, les cheveux et les yeux pourpres, il choisira intelligemment le pseudonyme d’Homme Pourpre… Initialement motivé pour conquérir la planète, il se mangea une raclée monumentale par Daredevil dès qu’il mit les pieds à New York et se contentera d’être un méchant “générique”, jusqu’à ce que Dr.Doom l’utilise pour réduire l’humanité tout entière en esclavage. Compte tenu de ses possibilités et du résultat frôlant le minable, on ne peut pas dire que ce soit un véritable acteur clé dans le paysage criminel de l’univers Marvel. Il n’en est pas moins une raclure finie dotée d’un sadisme rare. Viol, meurtre, humiliation, torture et autres joyeusetés sont monnaie courante pour ce personnage de deuxième catégorie. Il a d’ailleurs fait subir “presque” tout ça à Jessica Jones alors qu’elle était encore la superhéroïne Jewel.

Jessica Jones - Kilgrave Serie

Il a pas une magnifique tête à claque ce Kilgrave ?

Dans la série : Si le comics fait du personnage un détritus dénué de toute humanité, la version télé est bien plus complexe. Les pouvoirs du Britannique Kevin Thompson sont le résultat d’une succession de tentatives pour le sauver d’une maladie neurodégénérative qui l’aurait réduit à l’état de légume vers l’âge de douze ans, si on en croit ses scientifiques de parents. Manque de bol, les expériences intrusives à répétition qu’ils lui firent subir étaient largement au-dessus du seuil de douleur qu’il pouvait supporter. À dix ans, il se pensait torturé et n’avait pas la maturité pour gérer son pouvoir de contrôle quand ce dernier se manifesta. Transformant ses parents en larbins, une simple crise de colère juvénile pouvait dégénérer en incident irréparable. Ses géniteurs l’abandonnèrent quand le chérubin suggéra à sa maman adorée – qui lui avait fait des ponctions lombaires à tout va – de se donner un petit coup de fer à repasser sur le visage. Charmant bambin.

Livré à lui-même, dénué de tout sens moral, le petit Kevin a découvert la vie dans un monde où sa seule contrariété était de choisir avec soin chaque mot et chaque phrase pour éviter les conséquences fâcheuses. On n’imagine pas les problèmes posés par un simple “va te faire foutre !” avec ce genre de pouvoir… Autorebaptisé « Kilgrave », notre sociopathe parcourut le monde en profitant de tout ce que la vie avait à lui offrir, de gré ou de force. Puis il rencontra Jessica Jones qui avait, tout comme lui, des pouvoirs surhumains. Ne faisant pas tellement la différence entre amour et manipulation, il fit de notre héroïne sa petite amie ou nouveau jouet, selon le point de vue. Cette fable romantique dysfonctionnelle prit fin lorsque l’emprise de Kilgrave se relâcha et que ce dernier encaissa un camion en pleine poire. Mais, bien que n’étant pas à la solde du Kremlin comme son homologue des comics, il refuse de mourir malgré les apparences ! Kevin reste persuadé d’être amoureux de Jessica et elle sera dorénavant son seul but, sa seule motivation, son obsession. Il est important de souligner que Kilgrave (série) diffère de Killgrave (comics) dans leurs motivations, bien qu’ils utilisent les mêmes méthodes. Le personnage de la série souhaite plus que tout au monde que Jessica Jones l’aime vraiment, et la ligne entre ce qui est juste et ce qui ne l’est pas est plus que floue pour un homme qui vit dans un fantasme constant, où tout le monde peut répondre à ses caprices. Celui de la BD a toujours considéré les gens comme des pantins, son pouvoir n’est qu’une arme de plus pour son esprit malade. Il impose sa volonté avec délectation, sait pertinemment le mal qu’il commet et blesse délibérément autrui à travers des actes volontairement néfastes.

Luke Cage

Jessica Jones - Luke Cage

Ce design… MON DIEU CE DESIGN !!!

Dans la BD : Carl Lucas est injustement envoyé en prison où il participera à une expérience qui lui confèrera une peau quasi invulnérable et une force surhumaine. Une fois libre, il décide de capitaliser sur ses nouveaux pouvoirs sous l’alias de Luke Cage. Huggy-les-bons-tuyaux et les Village People n’avaient qu’à bien se tenir avec ce superhéros sorti tout droit de la blaxploitation affublé de la tenue appropriée : chemise en soie jaune canari, bottes assorties au haut, pantalon bleu, une chaine en guise de ceinture et diadème métallique. Adoptant peu de temps après le nom de code Power Man, il fera ensuite équipe avec Iron Fist jusqu’à la moitié des années quatre-vingt. Il réapparait sans son costume au début des années quatre-vingt-dix sous le nom de Cage. Noir américain ayant grandi dans la rue, il n’a pas sa langue dans sa poche, s’exprime en argot régulièrement, est moralement droit comme un i et, bien qu’ayant un visage énervé la plupart du temps, fait de l’humour à tout va. Il a aussi la particularité d’être le seul personnage à avoir appartenu à ces trois grandes équipes de superhéros : les Vengeurs, les Défenseurs et les Quatre Fantastiques.

Pour la petite histoire : Nicolas Coppola, neveu du metteur en scène Francis Ford Coppola, adopta le nom de scène de Nicolas Cage en hommage à ce personnage dont il est fan. Gros collectionneur de comics, il est apparu dans les adaptations de Ghost Rider et Kick-Ass.

Dans la série : l’homme que l’on voit est assez différent. Si physiquement le casting est impeccable, il diverge de façon assez prononcée en ce qui concerne le comportement : discret, silencieux, un tantinet torturé et capable de meurtre. Ça change ! J’avoue que je digère très mal le plan beau gosse qui assure constamment, se fringue chez Diesel et roule en Harley à New York… Le geek en moi souffre… Mais laissons-leur le bénéfice du doute, c’était peut-être une ruse pour ne pas voler la vedette à l’alcoolo en chef ! Considérons ça comme un teaser et attendons la série du monsieur. On verra bien.

Jessica Jones - Luke Cage dans la série

Forcément là, on fait déjà moins les malins…

Jeri Hogarth

Jessica Jones - Tof Comics 5Dans la BD : Jeryn Hogarth est un avocat et homme d’affaires cinquantenaire travaillant pour Rand-Meachum qui est la compagnie de Wendell Rand, père d’Iron Fist. Il aide Power Man à monter “Heroes for Hire” (Heros à Louer, pour les anglophobes) dont le partenaire sera logiquement Iron Fist. Il fait partie des meubles et aide nos deux héros depuis son apparition dans l’univers Marvel.

Dans la série : avocate quarantenaire froide, manipulatrice, sans pitié, employant de façon occasionnelle Jessica Jones pour du travail de terrain, y compris pour trouver des informations compromettantes sur sa femme pour pouvoir passer à un modèle plus jeune en toute quiétude (c’est moche de vieillir – bis -, mais bon, le modèle en question qui se prénomme Pam, avance des arguments conséquents). On pourra se demander si ce choix scénaristique de changer le sexe et l’orientation sexuelle de ce personnage était pertinent, où si c’était pour bêtement répondre aux quotas du “politiquement correct” moderne… La bonne nouvelle c’est que Carrie-Anne Moss interprète parfaitement ce rôle qui n’a rien à voir avec sa version papier.

Jessica Jones - Jeri Hogarth Serie

« Neo, il faut que tu reviennes, ils font n’importe quoi ! »

Malcolm

Dans la BD : Malcolm Powder est un groupie de Jessica Jones. Un fanboy blanc adolescent de dix-sept ans qui débarque au bureau de notre héroïne, la harcèle pour un emploi et répond au téléphone sans qu’on le lui demande. À force de lui dire de foutre le camp, elle finit par s’attacher au jeune imbécile et lui propose un boulot en se servant de ses connaissances encyclopédiques sur les superhéros à New York. Chose qui lui servira assez rapidement lors d’une de ses enquêtes.

Jessica Jones -Malcolm dans la BDJessica Jones - Tof Malcolm SerieDans la série : Malcolm Ducasse est un toxicomane noir et adulte qui se trompe régulièrement d’appartement et débarque chez chacun de ses voisins en se servant dans le frigo. Ex-assistant social, il fut sauvé par Jessica Jones alors que deux voleurs s’apprêtaient à le tuer, après un passage à tabac en règle. C’est aussi à ce moment que Kilgrave entre dans la vie de Jones : il était sur les lieux, assiste à la scène et trouve cette cogneuse fort sexy. Il repartira avec, laissant un Malcolm abimé mais vivant sur le trottoir. Quand Jones échappe à Kilgrave, ce dernier récupère Malcolm et fait de lui le voisin et stalker de Jessica. À cause des limitations de son pouvoir, Kilgrave transforme Malcolm en junky, histoire d’être certain de le voir revenir tous les matins avec des informations fraîches sur l’objet de son obsession. Dans le cas où son contrôle s’affaiblirait, les drogues prennent le relais. Oui, Kilgrave est aussi un excellent dealer à ses heures perdues…

Franck Simpson

Dans la BD : Frank Simpson apparut en tant que Nuke dans une histoire de Daredevil écrite par Frank Miller. Il est le résultat d’un programme pour recréer le Super Soldat dont le seul prototype était, comme d’habitude, ce bon vieux Captain America. Manipulé par à peu près toutes les personnes qu’il rencontra, entraîné par un Wolverine plus jeune, il est conditionné pour devenir une machine à tuer. Il est laissé régulièrement pour mort, mais revient quelque temps plus tard (en même temps, c’est Marvel -bis -).

Jessica Jones - Tof Comics 7Dans la série : policier “recruté” par Kilgrave pour tuer Trish Walker, qui a OSÉ dire des crasses sur notre gentil Kevin. Stoppé par Jessica, il culpabilise à mort et recherche un pardon qui va finir par l’emmener dans le lit de la donzelle. Ex-militaire d’une escouade spéciale, il reprend du service puis part en mode parano fou, ce qui pour une fois est assez proche du personnage des comics.

Jessica Jones - Tof Will Simpson SerieGenèse

La productrice et scénariste Melissa Rosenberg bossait à la base sur la série AKA Jessica Jones, destinée à la chaine ABC (normal,cette dernière appartient à Disney, tout comme Marvel) et ça devait s’inscrire dans le cadre de Marvel Television, un projet qui devait aussi nous apporter de nouvelles séries basées sur les licences de Hulk, Mockingbird (Oiseau Moqueur) ainsi que Cloak & Dagger (la Cape & l’Épée). Rosenberg prépara un pilote et s’apprêtait à le produire. Dans cette version, la série aurait eu comme personnages proéminents Carol Danvers, alias Ms. Marvel, dans le rôle de la super-copine superhéroïne et Luke Cage, comme dans la BD. Tony Stark et Stark Industries figuraient également dans le pilote. Ç’aurait été plus proche de l’œuvre originale, mais très coloré “super-pouvoirs à tous les étages”, avec tous les problèmes de budget que ça comporte, sans parler des soucis côté scénario : on passe trop sous silence le sort des quidams de base, à savoir nous, les humains qui meurent pour un rien.

En ce qui concerne Kilgrave, qui était déjà l’adversaire sélectionné, David Tennant fut le premier choix pour tenir le rôle, mais n’était pas disponible à l’époque. Pas bien grave : tout ceci resta au point mort même si l’alter ego de Mockingbird, Bobbi Morse, trouva sa place dans Agents of S.H.I.E.L.D. AKA Jessica Jones fut programmé pour 2011, puis 2012 et en mai de cette même année, le directeur de la chaine ABC, Paul Lee, annonça que cela ne verrait finalement pas le jour chez eux. Ajoutez à cela le fait que Carol Danvers devient Captain Marvel dans les comics, et obtient son propre projet de film, toujours cette même année. Impossible désormais de pouvoir l’utiliser dans la série.

L’ère Netflix

Jessica Jones - Logo NetflixMarvel Studios annonça en novembre 2013 un partenariat avec Netflix, qui allait donner naissance à différentes séries au format de treize épisodes par saison. Les quatre séries citées étaient Daredevil, Jessica Jones, Cage et Iron Fist. Une cinquième série dans laquelle tout ce beau monde (et certainement d’autres personnages) se retrouverait, était aussi annoncée au passage : Defenders. En gros, Marvel allait se calquer sur son expérience du grand écran : développer un projet par héros avec des liens entre chaque projet pour faire monter la sauce et bien faire comprendre que ça se passe dans le même univers. De quoi préparer le terrain pour la série qui réunit tout le casting. C’est le principe d’Avengers appliqué au petit écran.

Bref, bye-bye ABC et bonjour, Netflix. Enfin presque, car ABC reste en tant que coproducteurs avec Marvel Television et Tall Girls Productions, la boîte de Melissa Rosenberg. N’ayant jamais réellement abandonné, Rosenberg reprit du service en tant que showrunner et productrice déléguée. On oublie le scénario qui se base sur la xénophobie vis-à-vis des “mutants” des comics (de toute façon c’est la Fox qui a les droits sur ces derniers…), car les séries sont ancrées dans le MCU (l’univers cinématographique Marvel dont Faskil vous parle toutes les semaines). On se concentre donc sur le personnage lui-même. La vraie bonne nouvelle, c’est que le format des nouvelles séries permet une liberté qu’aucune adaptation de comics n’a pu avoir jusqu’ici. Pas de prise de tête pour vendre un pilote racoleur et espérer décrocher une commande de quelques épisodes puis quémander une saison complète !

Le système Netflix, qui consiste à produire une saison entière qui sera diffusée d’un bloc pour faire du binge watching (tout mater d’un coup) est simple et efficace. Si suffisamment de personnes regardent la saison en question, une deuxième sera commandée. Sinon, poubelle. Côté producteurs, c’est globalement un couper / coller de la version ABC (Jeph Loeb, Joe Quesada, Alan Fine, Howard Klein, Dan Buckley, Stan Lee et bien sûr Brian Michael Bendis en tant que producteur consultant).

L’autre nouveauté est de pouvoir se lâcher façon HBO en n’hésitant pas à aborder des thèmes plus adultes, chose impossible sur une chaine traditionnelle comme en témoigne Agents of S.H.I.E.L.D. qui – bien que se déroulant dans le même univers – est d’un conformisme gentillet à côté de ses frangines Netflix. Cette fois, Marvel autorisera tout, sauf la nudité et l’utilisation du mot “fuck”. Ce qui est assez ironique quand on sait que c’est le premier mot qui orna les pages du comics…

Il ne restera plus qu’à attaquer la production, ce qui fera certainement l’objet d’un papier plus long de qui vous savez (coucou Fask’).

Les Comics

Jessica Jones - Couv AliasJessica Jones fit ses débuts dans deux titres lui étant consacrés, puis elle intégra une autre série de groupe. Alias fut le premier titre du label MAX qui, contrairement aux autres productions du label, se déroule bel et bien dans la continuité de l’univers 616,  qui est le monde “classique” des héros Marvel.

Tout se déroule du point de vue de Jessica Jones. Il n’y a pas de scène sans elle, se déroulant à son insu, montrant au lecteur d’autres gens qui ne sont pas en présence de notre héroïne et ceci y compris pendant les flashbacks. On reste dans l’optique des romans noirs, de détective privé classique avec l’occasionnelle narration de la part du personnage principal.

La série est dessinée par Michael Gaydos et écrit par un Brian Michael Bendis fort de son succès sur Daredevil, Powers, Ultimate Spider-Man, Sam & Twitch et Hellspawn. Il livra une succession de récits plus réalistes que d’habitude, qui posent des questions qui sentent bon le “vous n’y aviez pas pensé, hein ?” et impose Jessica Jones comme faisant partie des meubles du New York des superhéros. Ceci via un système de “retcon” (continuité rétroactive) des plus efficace. Eh oui ! On n’avait jamais entendu parler d’elle, mais c’est la meilleure pote de Ms. Marvel, elle va boire des coups avec Luke Cage et se baladait en volant avec un costume moulant flashy et des cheveux roses. Yep, c’est bien pratique de pouvoir réécrire l’Histoire…

Pour enfoncer le clou, elle était aussi dans le même lycée que Peter Parker, pour qui elle avait le béguin, allant jusqu’à assister à l’expérience qui lui conféra ses pouvoirs ! Normalement, c’est à ce moment que les amateurs éclairés de comics se disent “mais ça me dit quelque chose ce perso !” Bingo. Le personnage de JJ est en fait une repompe totale de Jessica Drew (la première Spider-Woman), qui vit ses pouvoirs s’atténuer, était déjà détective privé et sa meilleure pote était AUSSI Ms. Marvel. Bendis abandonna cela dit rapidement l’idée de poursuivre la blague plus loin et se contenta d’un clone “light” de la miss. Tant mieux pour lui, sinon il aurait fallu expliquer un nombre ridiculement élevé d’éléments compliqués de la vie de Jessica Drew : le fait qu’elle soit une citoyenne britannique, née au début du XXe siècle, qu’elle ait été cryogénisé en 1931, sans parler de son passif d’agent Hydra, puis du S.H.I.E.L.D. (si si). N’oublions pas que sa nounou fut une vache humanoïde (!), qu’elle a habitée pendant des années avec des animaux du même genre et que sa némésis personnelle était la Fée Morgane. Oui, la sœur du Roi Arthur… Maintenant que j’y pense, un dossier “la drogue chez Marvel” me parait une bonne idée…

Bendis tentera d’ailleurs des années plus tard de simplifier les origines de Drew avec une minisérie qui sera royalement ignorée par tout le monde. Mais là où Jessica Drew est une bombasse qui a traversé tous les traumatismes sans aucune égratignure ou presque, fonçant vers de nouvelles aventures, Jessica Jones est juste “normale”, avec une bonne dose de fragilité à la clé. C’est même une femme blessée, sa décision d’abandonner son rôle d’héroïne costumée faisant suite au traumatisme de son impuissance face à l’Homme Pourpre, qui prit son contrôle pendant huit mois. Bendis nous présente un monde au réalisme dérangeant et sombre. Les super-pouvoirs c’est bien, mais ça ne vous sauve pas toujours… Ce coté “envers du décor” fonctionne bien, et la série est un plaisir à lire, malgré des dessins qui ne plairont clairement pas à tout le monde, car très moches stylisés.

Jessica Jones - Couv The PulseVint ensuite The Pulse, dans lequel Bendis intégra Jessica dans une ambiance considérablement plus classique pour du Marvel. Terminé les levrettes avec gros plan sur visage soulignant la douleur de se faire prendre par un homme d’acier. Fini de jurer à tout va. On entre de façon plus active dans le monde Marvel. Si Alias limitait les apparitions de personnages connus à des cameos, The Pulse est une véritable déferlante du who’s who de Marvel, avec un premier arc illustré par Mark Bagley, qui avait déjà été le comparse de Bendis sur Ultimate Spider-Man pendant plus de cent numéros.

Jessica Jones - Couv New AvengersSimultanément, notre demoiselle Jones apparaît régulièrement dans New Avengers (ainsi que tous les titres qui en découlent), toujours écrit par Bendis (décidément), avant de devenir membre à part entière de l’équipe et de revêtir son ancien costume pendant un moment (mais sans les cheveux roses, faut pas déconner). Suite au succès incroyable des New Avengers, qui détrônèrent les X-Men (chose inconcevable pendant des décennies), Bendis intégra les personnages dont il était l’auteur dans cette équipe inhabituelle, bien plus humaine que ces précédentes incarnations. Les interactions et dialogues des personnages ressemblaient vraiment à une série télé, alliant aventure, humour, action et pathos. Jessica Jones, Luke Cage, Jessica Drew (plus ou moins, mais rentrer dans les détails mériterait un livre de plus) et le personnage de Ronin formèrent cette team. Pour l’anecdote, Ronin remplace en fait Daredevil, prévu initialement. Ce dernier fut remplacé à cause d’incohérences trop évidentes en rapport avec ses propres aventures et arriva dans l’équipe au bout de seize numéros. Bien entendu, l’ancienne enquêtrice apparaîtra dans différents titres de l’univers Marvel, histoire de totalement l’intégrer.

On constate aussi une progression intéressante. La fin d’Alias est marquée par la grossesse de Jessica Jones, enceinte de Cage. The Pulse se termine sur la naissance de leur fille, Danielle (hommage à Iron Fist : Daniel Rand) et c’est dans un numéro annuel de New Avengers que les deux parents se marient. Comme si Bendis avait anticipé de faire de chaque titre une étape différente dans la vie du personnage. Si c’était son plan dès le départ, chapeau !

Jessica Jones - Couv New Avengers Annual

Et alors, elle vaut quoi la série Netflix ?

Une excellente surprise…

Jessica Jones - Poster KilgraveLe nom de Melissa Rosenberg ne rassure pas forcément sur la qualité d’un projet. Après tout, c’est la nana qui certes a écrit du Dexter, mais elle nous a aussi infligé les films de Twilight, Step Up, du Dr.Quinn Femme Médecin, sans oublier cette chiasse dégoulinante qu’était Birds of Prey. Quant à Jeph Loeb, c’est le mec qui a castré Superman pour en faire “Oui-Oui de Krypton”, je veux évidemment parler de Smallville. Vous comprenez mes craintes ? Les doutes se dissipent dès les premières minutes quand on constate avec soulagement toute absence de niaiserie patentée.

Acclamée après un seul week-end et avec des scores d’audimat / streaming stratosphériques, Netflix n’annonce pourtant pas de seconde saison pour notre enquêtrice avant Defenders, contrairement à Daredevil. On verra bien !

Au final, Jessica Jones, c’est une sorte de Mike Hammer, avec des seins et des pouvoirs, mais avec le même amour du whisky et de la décoration d’intérieur. Le ton désespéré et sombre de la série fonctionne assez bien et l’histoire s’étale confortablement sur l’ensemble de la première saison. Trop confortablement pour certains, mais pour une fois, on nous donne du background à grignoter, ça change.

Pour beaucoup, la vraie star de la série, c’est Kilgrave. Il faut dire que David Tennant arrive à rendre le rôle du salopard sociopathe ingénu crédible ! On pourrait “presque” sympathiser avec lui, tout en continuant de souhaiter sa mort. Un sentiment ambivalent particulièrement dérangeant, surtout quand on en apprend plus sur chacun de ses méfaits…

Oh, tout n’est pas parfait, loin de là. Le plus gros hic de cette série, c’est la sous-exploitation de Krysten Ritter, qui utilise deux expressions faciales en 13 épisodes pour jouer Jessica. C’est d’autant plus frustrant quand on la voit se fait passer pour quelqu’un d’autre dans certains épisodes et littéralement se transformer ! Elle a clairement eu pour instruction de jouer une Jessica Jones très terne : “ton perso est un peu une connasse qui râle tout le temps et basta !” Le développement de Simpson, qui passe de simple flic à “amant de la sœur adoptive” pour terminer super soldat d’une escouade secrète est aussi franchement bizarre pour ne pas dire raté.

On passera sur l’aberration classique de l’héroïne qui a du mal à joindre les deux bouts, mais qui habite Manhattan, l’endroit où les loyers sont tellement élevés que les cadres supérieurs sont obligés d’aller en banlieue. Effectivement son immeuble ne fait pas rêver mais je trouve plus crédible de la voir coucher avec un mec à la peau indestructible. C’est dire ! Dernier pinaillage : la voix off du premier épisode qui sonne vraiment faux, mais qui a le bon gout de disparaitre rapidement. Je râle, mais clairement, l’ensemble se tient, surtout comparé à la concurrence…

… gavée de friandises pour geeks

Jessica Jones - Wallpaper IntroDès l’intro, on note un effort pour faire plaisir aux fans, car les illustrations sont de David Mack (dessinateur boudé depuis une histoire de décalquages honteux sur New Avengers durant Secret Invasion), qui avait signé les couvertures d’Alias. Et on y note au loin la présence de l’Avengers Tower, QG des Vengeurs, soulignant bien que nous sommes dans le MCU.

Mais ce n’est pas tout, car c’est une véritable avalanche de clins d’œil qui nous tombe dessus.

Trish Walker est un régal, car ils y intègrent du Patsy, la BD qui datait des années quarante, et donnent temporairement des pouvoirs au perso, ce qui fait qu’on croise tous les doigts pour qu’elle se retrouve dans Defenders. En prime, elle est campée par Rachael Taylor, qu’on avait peu vue dans la “geekosphère” depuis le premier film des Transformers. Rachael Taylor qui d’ailleurs avait déjà fait une apparition dans une autre adaptation (méconnue) d’une licence Marvel produite par LionsGate en 2005 : Man-Thing. Autre clin d’oeil, un fan, pris par erreur pour un drone de Kilgrave, tente de lui faire signer un mag Patsy Walker #26 de 1950 ! Très recherché à cause de l’apparition de Millie the Model, mais aussi (et surtout) à cause d’une pub mettant en scène une femme nue dessinée ! 1950, les gars ! C’est l’équivalent d’un bukkake dans Pomme d’Api de nos jours !

On continue de dérouler les surprises :Jessica Jones - Costume Serie

  • le costume de Jewel apparaît lors d’un flashback avec Trish.
  • Eka Darville, qui joue Malcolm, a incarné le Ranger rouge dans Power Rangers : RPM.
  • Dans la BD, le détective Oscar Clemons a tenté d’arrêter les bains de sang commis par le Punisher. Il est basé sur le personnage de William Somerset interprété par Morgan Freeman dans Se7en. C’est pour ça qu’il vous fait penser à quelqu’un à chaque épisode.
  • Restons chez les flics : on retrouve deux transfuges de Daredevil dans la scène du commissariat du septième épisode. Le sergent Brett Mahoney (toujours interprété par Royce Johnson qu’on n’avait pas vu depuis Daredevil), ainsi qu’un article de Ben Urich. On peut aussi voir au mur une photo de Stan Lee.
  • Toujours au sujet de Daredevil. On constate le retour également de Rosario Dawson qui interprète la fusion de deux personnages des comics :
    • Claire Temple qui était l’ex-femme de Bill Foster (Black Goliath, Giant-Man, Goliath), mais aussi infirmière pour le Dr. Noah Burstein, l’homme qui a donné ses pouvoirs à Cage. Elle devint la petite amie de ce dernier pour une courte période.
    • Night Nurse, qui est le pseudo attribué à plusieurs femmes dont la première s’appelle Linda Carter (nom de l’actrice qui a joué Wonder Woman sur le petit écran).
    • Rajoutons que Dawson jouait dans les deux films de Sin City tirés des comics de Frank Miller, qui reste une des plus grosses influences (si ce n’est pas la plus grosse) de Daredevil.
  • Un môme dans le parc court déguisé en Captain America.
  • La phrase de Ben Kenobi à Mos Eisley dans La Guerre des Étoiles (celui de 1977, le seul, le vrai) – “You can go about your business, move along!” – est citée par David Tennant (en VO en tous cas), l’acteur du dixième Docteur de Doctor Who ! Nerdgasme !
  • Le yacht de Kilgrave s’appelle “Goldfish” et c’est le nom d’un comics de Brian Michael Bendis avant qu’il écrive Alias. D’ailleurs, le titre d’origine était “AKA Goldfish”.
  • Mike Colter qui interprète Luke Cage était Jameson Locke dans plusieurs jeux Halo et la web-série Halo : Nightfall. Cage place la phrase d’accroche du personnage “Sweet Christmas” en dialogue post-coïtal. Bien joué…

Vous suivez toujours ? Allez, on continue !

  • La défunte femme du sieur Cage, Reva Connors, est aussi morte dans les comics. Mais ils n’étaient alors que fiancés, à une époque où le monsieur s’appelait toujours Carl Lucas.
  • Simpson reprend un dialogue de son homologue papier : “Donnez-moi une rouge !”, tout en prenant une pilule et même le nom d’un de ses supérieurs, Kozlov, est un clin d’œil puisque le nom appartient à un scientifique créé par Stan Lee et Jack Kirby dans un numéro de Strange Tales datant de quelques mois avant la sortie du premier numéro de Fantastic Four (dont la dernière adaptation cinématographique continue de faire rire).
  • J.K. Simmons, qui jouait le rôle de J. Jonah Jameson dans la trilogie Spider-Man de Sam Raimi, passe à la radio dans le troisième épisode.
  • Angela Del Toro est mentionnée par Jessica Jones à Cage comme étant une autre enquêtrice avec “des tarifs raisonnables”. Dans l’univers des comics, la demoiselle n’est autre que White Tiger (le Tigre Blanc). Cette héroïne est étroitement liée à K’un-Lun, une ville mystique d’où vient Iron Fist. Ce dernier fera l’objet de la quatrième série Netflix avant d’enchaîner sur Defenders.

J’oublie certainement des références, mais je pense que ça devrait vous occuper un moment !

Quelques détails font couiner les puristes, comme la couleur des cheveux de Jessica Jones ou, plus “grave” ce Luke Cage qui n’est pas assez “wesh”, trop calme, mais qui pourtant ne voit aucun problème à butter un chauffeur de bus de manière préméditée. Un peu bancal, mais on a vu pire.

Le verdict du Glou

Jessica Jones - Dessin PromoSi c’était une simple série lambda, je la regarderais avec plaisir. Bon rythme, scénar’ qui se tient et réalisation plus qu’honorable font du tout un programme agréable à regarder. Mais j’avoue que les efforts pour accommoder les geeks m’ont réellement satisfait. Ils savent nous brosser dans le sens du poil ! Et cette version du MCU, très terre à terre, avec de “vrais gens”, fonctionne. Car si on admire ces nouveaux dieux d’une mythologie moderne que sont les héros Marvel, on ne connaît personne comme Captain America. Par contre, on connaît tous une Jessica Jones. Oui bon, OK, une “presque JJ”. (ndCaf : une Sue Ellen ?)

J’ai beau avoir abandonné l’espoir d’une adaptation fidèle d’un comics, Netflix me fait oublier les immondices dont j’ai été témoin jusqu’ici. Entre les costumes qui évoquent de mauvais cosplays et les tendances scénaristiques dignes de télénovelas brésiliennes, la qualité de certaines adaptations fait peur. Jessica Jones, malgré ses imperfections, est la preuve qu’il y a de l’espoir, une alternative à la bouillie immonde qu’on nous force à avaler habituellement.

Et la véritable surprise, c’est que ça plait.

 


 

Note : cet article est l’équivalent de 15 pages de magazine. Il n’est possible de rédiger, corriger, retravailler et mettre en ligne des papiers de cette taille que grâce à nos soutiens Paypal, mais surtout à nos patrons. Oui, on sait, ce n’est pas le bon terme. Mais nous, ça nous fait rire. Et quand on reçoit des sous aussi, d’ailleurs. Du coup, merci à vous, qui mettez la main à la poche pour nous inciter à bien bosser ! Et si vous n’avez pas encore franchi le pas, pensez à soutenir Geekzone pour que nous puissions augmenter la cadence !

Vous devriez également aimer…