Test : la Livebox 4 d’Orange à l’essai

Un firmware Livebox relooké

Le firmware n’a jamais été le point fort d’Orange. Leurs Livebox disposent historiquement de peu de fonctions avancées, souffrent d’un design laid et peu ergonomique. Et malgré ça, le tout réussissait à planter avec une régularité effrayante. S’il est trop tôt pour se prononcer sur la stabilité, pour le reste, les évolutions sont notables.

Côté design, les équipes d’Orange ont opté pour un mélange des genres un peu bizarre. On est d’abord confronté à un menu global à base de carrés qui scrollent d’une page à l’autre en fonction des catégories. Un design lisible et qui s’adapte facilement à la taille de votre écran. On peut même définir ses applications favorites pour les avoir directement sur le premier écran et s’épargner ainsi des séances de défilement pour retrouver la bonne rubrique. Mais ensuite, on tombe toujours sur des pages de configuration assez austères. Quand on voit ce que font certains amateurs dans leur coin, on peut être déçu de ce que propose cette LB 4. Ça fonctionne mais ça n’a rien d’enthousiasmant. Surtout quand parfois l’interface décide de ramer entre certaines rubriques…

LB4 - Livebox 4 Firmware

Le tour du propiétaire

Sans surprise, il n’y a toujours pas de mode passerelle disponible pour s’affranchir de la box et brancher un routeur tiers. Quant à se connecter directement sur la fibre sans utiliser la box du tout, bon courage ! Les méthodes “classiques” des bidouilleurs vont devoir s’adapter puisque tout est automatisé maintenant. Plus de login / mot de passe, Orange généralise le DHCPv6, y compris sur les Livebox plus anciennes. Et très honnêtement, vu le niveau de cette gateway, ce n’est pas dramatique pour les utilisateurs normaux. Pour les gros bidouilleurs en revanche, ça sera un nouveau casse-tête.

Ces derniers devront se contenter de fonctions avancées finalement assez basiques, avec par exemple une gestion des DNS dynamiques très limitées, qui ne gère pas la meilleure offre du marché (FreeDNS). La DMZ est également assez bizarre puisqu’au lieu de simplement rentrer l’adresse IP concerné, il faut déclarer la machine visée dans un premier temps, puis l’assigner en DMZ. Ce que j’aurais fait avec plaisir avec mon Mac Mini, si la Livebox était capable de le voir ! Oui, c’est lié au bug dont je parle en début de dossier… Il est rigolo, j’avais prévenu.

Pour le reste, on est dans le déjà-vu, avec cependant l’ajout de fonctions de diagnostic assez poussées sur le papier mais évidemment impossible à vérifier dans mon coin. Une seule chose est certaine, le firmware est encore bien jeune malgré les mois en bêta test, ce qui donne parfois des trucs amusants…

LB4 - Livebox 4 Firmware Disque

C’est pas très clair tout ça !

Une interface TV qui reste fidèle à elle-même

Basée sur la refonte de l’interface utilisateur lancée en 2014, ce décodeur v4 évolue très peu sur ce plan. L’UI est plus rapide, plante moins, permet de zapper entre les chaines un peu plus vite et d’avoir des options pratiques comme la définition de la langue et des sous-titres par défaut. L’accès direct aux services de replay des différentes chaines est efficace mais la qualité désastreuse des vidéos mises à disposition par les chaines en question force à se demander s’ils veulent vraiment populariser ce genre de service… Dans le genre bouillie de pixels, on trouve des trucs vraiment immondes.

Ça pique les yeux, surtout quand on arrive d’une chaine HD. Ce décodeur gère les modes HD, HD+ et UHD. Vous voulez un fond d’écran nature en UHD ? Mettez la chaine 111 ! De rien. L’offre 4K reste limitée mais s’étoffe lentement, avec côté VOD l’arrivée de 300 films et séries et pour les fans de foot, huit matchs de l’Euro 2016 diffusés en 4K par TF1 et M6. Netflix est également disponible en HD à 13 Mbits/s. Ça sera toujours mieux que la Freebox Mini 4K qui était sorti sans aucun contenu en mars 2015…

LB4 - Offre HD OrangeCela dit, inutile de se précipiter sur les streams en 4K : la plupart sont compressés à la truelle et faire la différence avec du 1080p de qualité n’est pas toujours évident. Attendez-vous à être parfois déçus !

Galerie marchande

Globalement, on a quand même l’impression que l’interface veut tout le temps nous vendre un truc : de la VOD, du jeu, Netflix, etc. Pénible. La bonne surprise viendra du mode “Media Player” qui a réussit à lire tous mes MKV / MP4 sans broncher. Et si les sous-titres ne sont pour le moment pas gérés, c’est sur la liste des améliorations prévues. Rien que pour ça, ce Décodeur TV 4 présentera un intérêt pour beaucoup de monde. C’est d’autant plus pratique que cette box ne gère aucun programme externe comme Plex ou XBMC, contrairement aux solutions basées sur Android chez Free et Bouygues.

Et si vous vous demandez pourquoi Orange ne veut pas d’Android TV, c’est relativement simple. Non seulement laisser les commandes de son avenir à Google est rarement une bonne idée, mais en prime la R&D occupe énormément de monde chez Orange ou ses filiales. Ça fait partie de l’ADN de la société, même si les résultats sont parfois décevants. Cette LB4 prouve qu’il y a de l’espoir !