Augment Your Pre-Order : tu plaisantes, Square Enix ?

On vous le répète à l’envi : les pré-commandes, c’est le mal ! Et pour tenter de vous forcer malgré tout à acheter un chat dans un sac, les éditeurs redoublent d’ingéniosité. Et parfois aussi de cynisme, comme dans le cas du prochain Deus Ex: Mankind Divided.

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TotalBiscuit, le célèbre gamer britannique, n’est pas content. Et il le fait savoir dans une longue vidéo de 20 minutes. Son grief ? Le nouveau système mis en place par Square Enix pour booster les pré-commandes du nouveau Deus Ex.

Vous n’avez pas 20 minutes à perdre ou vous ne pigez pas l’anglais ? Pas de souci, je vous fais un récap’. Quels sont donc les reproches faits à cette stratégie marketing plus que discutable ?

Préco is bad. De base, le mécanisme des pré-commandes est rarement (jamais ?) à l’avantage des consommateurs. Tout le monde a déjà oublié le catastrophique Batman: Arkham Knight ? Grâce à Steam (et la possibilité désormais offerte d’annuler une pré-commande), la pratique est un petit peu plus « safe » aujourd’hui, mais de manière générale, ne pré-commandez pas. Jamais.

Le système de récompenses est une hérésie. Combinant des bonus par tier et du contenu spécifique à certains revendeurs, ce nouveau système imaginé par Square Enix est une monstruosité qui implique qu’aucun joueur ne pourra jamais posséder l’intégralité du contenu disponible pour le jeu. En découle au final un sentiment de ne pas profiter du jeu complet, même en le pré-commandant.

Biais psychologique et « free press ». Le fait de pré-commander un jeu renforce inconsciemment le biais psychologique s’y rapportant. En schématisant, le fait d’avoir investi de l’argent en amont de la sortie va avoir un impact sur le ressenti du joueur, et va le pousser à positiver l’expérience plus que de raison. C’est un processus psychologique bien connu et utilisé sans modération par tous les départements marketing de la planète. Combiné à la possibilité de jouer au jeu quatre jours avant sa sortie (et à un probable embargo pour la presse), Square Enix augmente de cette manière ses chances de voir les réseaux sociaux déborder de retours positifs.

Les récompenses par tier favorisent le recrutement. Pour valoriser sa pré-commande en débloquant plus de « tiers », le consommateur va se sentir investi d’une mission : trouver plus de gens qui mettent la main à la poche pour débloquer plus de bonus. Que ce soit conscient ou pas, d’ailleurs, le mécanisme est redoutable. Encore une fois : du taf en moins pour le département marketing.

Le système favorise le piratage. Et c’est là qu’on touche au point le plus dramatique et contre-productif pour l’éditeur. Avec ce système débile de récompenses, il est potentiellement impossible de bénéficier de TOUS les bonus (à moins qu’ils ne soient proposés dans le jeu, ce qui n’est pas clair pour le moment). En revanche, du côté des piratins, pas de souci : le jeu sera complet, débloqué avec tous les bonus, sans stress supplémentaire. Et en plus, ce sera gratuit. Et ça a beau être illégal, et on a beau être plutôt enclins à vouloir récompenser les développeurs, pas besoin de vous faire un dessin sur ce qui va se passer…

TB dénonce aussi le risque de tsunami de spoilers auquel vont devoir faire face les malheureux joueurs qui auront choisi de ne pas pré-commander. Alors, certes, ce n’est sans doute pas aussi problématique que tous les points sus-cités, mais ça reste pénible pour le joueur lambda.

Pour le moment, le backlash est plutôt général. Les sites spécialisés dénoncent globalement la pratique, certains mollement, d’autres avec véhémence. Il ne reste plus qu’à espérer que Square Enix rebranche ses neurones, réalise sa méprise et rectifie le tir. En tous cas, une chose est sure : ils n’auront pas ma thune avant la sortie officielle du jeu, voire avant les soldes.

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