Une nouvelle découverte scientifique annonce (peut-être) une vie sans douleur

Après la seringue magique pour colmater les hémorragies, on reste dans le médical avec la découverte potentielle d’un palliatif à la douleur. A ce rythme-là, demain je vous annonce qu’on a inventé l’immortalité.

On l’oublie parfois un peu vite, mais à la base, la douleur est un indicateur absolument indispensable à notre survie. Sans elle, pas de signal nous alertant qu’il est temps de passer chez le dentiste ou de retirer sa main du grill. Mais pour certains, la douleur peut également se transformer en une souffrance quotidienne, invalidante, malgré l’existence de nombreuses solutions palliatives modernes.

Petit rappel pour ceux qui séchaient les cours de bio : la douleur est transmise dans notre corps via une protéine appelée Nav1.7, qui forme un canal dans la membrane cellulaire des neurones. Pour que la douleur soit ressentie, le mécanisme est simple et connu : ce canal doit s’ouvrir et laisser passer des ions sodium.

Du coup, la première idée qui vient à l’esprit quand on cherche à atténuer ou faire disparaitre la douleur, c’est de tenter de bloquer le canal Nav1.7 à l’aide de drogues spécifiques. Mais jusqu’ici, l’entreprise s’était révélée mystérieusement inefficace.

Tout cela pourrait bien changer prochainement, si l’on en croit un article paru dans la revue Nature Communications. Les scientifiques ont en effet isolé une deuxième fonctionnalité de ce canal, jusqu’ici méconnue : la régulation de molécules antidouleur, qu’on appelle les peptides opioïdes.

Et pour les chercheurs, l’échec des drogues bloquant le canal Nav1.7 est tout simplement lié au fait qu’elles ne bloquent pas complètement son rôle de régulation des opioïdes. En clair, pour que ça marche, il faut a priori à la fois bloquer la transmission de la douleur via les cellules, mais également augmenter les doses d’opioïdes générés. Le remède miracle est donc une combinaison de drogues bloquant le Nav1.7 et d’une très légère dose de drogue opioïde. Seul bémol : cette dernière peut entrainer des risques d’addiction, il est donc important d’en faire un usage modéré. Mais pour le moment, ça a l’air de fonctionner sans qu’il soit nécessaire d’en injecter plus que de raison, ce qui est plutôt une excellente nouvelle.

Reste désormais à tester tout cela sur un cobaye humain pour s’assurer que le procédé est viable. Pour le moment, rien n’indique que ce sera le cas. Mais si ça l’était, nul doute qu’il s’agirait là d’une avancée majeure dans le domaine de la médecine thérapeutique.

Source : ArsTechnica (et je vous recommande chaudement d’aller lire le long pavé de Mortuum dans les commentaires, qui apporte moult précisions à cette info).

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