On a enfin mis la main sur les ondes gravitationnelles !

Ça y est ! Einstein serait fier : on a enfin pu prouver l’existence des ondes gravitationnelles. La nouvelle fait grand bruit depuis hier soir, et nous ne sommes clairement pas les premiers sur le scoop, mais comme on sait qu’ici, sur Geekzone, on aime bien les découvertes scientifiques, on s’est dit qu’on se devait d’en parler aussi.

Ondes gravitationnelles

Crédit photo : Numerical-relativistic Simulation: S. OSSOKINE, A. BUONANNO (Max Planck Institute for Gravitational Physics). Scientific Visualization : W. BENGER (Airborne Hydro Mapping GmbH)

Théorisées par Albert Einstein il y a plus de cent ans (en 1915 pour être précis), les ondes gravitationnelles résistaient jusqu’ici à l’observation. En cause : les déformations de l’espace-temps résultant de l’action de ces ondes sont pour le moins minimes. Vous n’y comprenez rien ? Ce n’est pas grave : les gens de PHD comics en ont fait une longue explication très bien fichue que je vous invite à découvrir ici.

Donc, jusqu’ici, on « savait » que ces ondes existaient, mais on n’avait jamais pu les capturer même avec nos gros télescopes. Mais ça, c’était avant que deux gigantesques trous noirs (d’une masse équivalente à celle de 30 soleils) n’entrent en collision au fin fond de l’espace, s’entrechoquant à 200.000 km par seconde pour finalement fusionner. C’est grâce à ce « choc des titans », qu’on appelle coalescence, que deux équipes ont pu conjointement observer le phénomène et surtout confirmer la présence des fameuses ondes.

Cette observation cruciale, qu’on doit aux interféromètres du projet LIGO (basés en Louisiane et à Washington), confirme donc la validité de la théorie de la relativité générale énoncée par Einstein au début du XXème siècle.

Pour l’astrophysique, cette découverte est un peu ce qu’a été celle du boson de Higgs pour la physique des particules (Tania Regimbau, astrophysicienne dans le groupe Virgo-Artemis) (via).

Une nouvelle ère s’ouvre donc pour les astrophysiciens du monde entier, « l’ère gravitationnelle », comme l’appellent les gars du CNRS. Prochaine étape : combiner les résultats des recherches de LIGO avec ceux du détecteur Advanced Virgo basé en Italie (qui va être réactivé cette année), puis de Kagra au Japon (qui devrait opérationnel dès 2018). Enfin, et là ça nous propulse beaucoup plus loin, c’est en 2030 que trois nouveaux satellites montés en interféromètre viendront compléter le tableau, via le projet eLISA. On sera alors en mesure a priori de détecter les ondes gravitationnelles émanant du Big Bang originel.

L’univers n’aura-t-il bientôt plus de secrets pour nous ? Ne nous emballons pas. Il reste encore 2-3 trucs à expliquer avant d’avoir complètement maitrisé le sujet, comme la composition de la matière noire ou pourquoi Lonewolf veut toujours signer ses posts.