Découvrez un pan de l’histoire de la musique électronique en 476 morceaux

Si vous êtes fan de musique électronique et que vous trainiez sur les interwebs illégaux il y a quelques années, vous avez probablement dû entendre parler de cette légendaire compilation intitulée History of Electronic/Electroacoustic Music. S’étalant sur pas moins de 62 CD (soit 476 morceaux) et couvrant une vaste période de 1937 à 2001, cette impressionnante collection de musique électronique doit son existence à un étudiant brésilien en composition, Caio Barros. Ou plutôt, à son prof.

En 2009, Barros arpente les classes de l’Université de São Paulo, et y suit notamment des cours de composition dans la section électroacoustique. C’est à cette occasion qu’il croise la route d’un éminent professeur qui met à la disposition de ses élèves une imposante collection de disques dont l’écoute constitue un passage obligé de son cours. Pour se simplifier la vie et pouvoir profiter de ces œuvres musicales recommandées à tout moment, Barros décide tout simplement de les numériser dans son laptop et, forcément, finit par partager l’archive sur la toile.

La collection deviendra rapidement très populaire parmi les aficionados du genre, mais finira malheureusement par disparaître de la circulation, disparition qui lui vaudra son statut de « rareté culte ».

Aujourd’hui, grâce au site Ubuweb, la compilation refait enfin surface. Malheureusement pas en version téléchargeable, mais à écouter en ligne, et c’est déjà pas mal. Au menu : 476 morceaux et des noms prestigieux de la scène expérimentale et électroacoustique, comme John Cage, Pierre Henry, Pierre Boulez (qui nous a quittés il y a peu) ou encore Karlheinz Stockhausen (en photo ci-dessus).

Alors effectivement, comme le signalent les gens d’Ubuweb, la compilation est loin d’être exhaustive, ni même particulièrement représentative : ça manque cruellement de femmes (on pense notamment à Delia Derbyshire ou Wendy Carlos) ou de compositeurs non-occidentaux. Mais rien qui justifie de bouder son plaisir : malgré ses lacunes, cette compilation sauvage mérite toute votre attention. Surtout si vous êtes profane en la matière et que vous souhaitez en apprendre plus sur les origines de la musique électronique, avant qu’elle ne devienne éminemment populaire, à une époque où elle était encore le terrain de chasse privilégié de quelques fous furieux expérimentant sur d’impressionnantes machines.

La collection complète est à écouter chez Ubuweb, juste ici. Merci à Denis pour le tips (via OpenCulture).

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