The Next Rembrandt : quand la science prend le relais des morts

Alors qu’on le pensait décédé depuis 1669, le célèbre peintre baroque Rembrandt nous fait une 2Pac, et revient d’entre les morts pour nous proposer une œuvre inédite et posthume, signée de sa main. Enfin presque…

Chapeauté notamment par Microsoft et la banque néerlandaise ING, le projet The Next Rembrandt est à la fois fascinant et flippant. Fascinant parce qu’il fait un usage malin des outils de notre technologie moderne pour analyser les œuvres du Maitre et permettre de donner vie, plusieurs siècle après sa mort, à un tableau inédit de l’artiste. Flippant, parce que ça ouvre la voie à tous les abus (on sent déjà l’industrie musicale dans les starting-blocks pour exploiter le processus).

Comme l’explique la vidéo ci-dessus, le challenge était de taille et pour le relever, les scientifiques qui ont bossé sur le projet ont procédé comme suit :

  1. Dans un premier temps, il s’est agi de collecter un maximum de données techniques autour de l’œuvre de Rembrandt (comment il utilisait les couleurs, les particularité de son coup de pinceau, ses choix esthétiques, etc.).
  2. Ensuite, il a fallu s’arrêter sur un sujet considéré comme « typique » de l’artiste : toujours sur base de ces nombreuses données récoltées, les chercheurs ont pu déduire que Rembrandt aimait a priori beaucoup les portraits d’hommes blancs, avec moustache et/ou barbe, âgés de 30 à 40 ans, vêtus d’habits noirs, d’un chapeau, d’une collerette, et tournant la tête vers la droite.
  3. Une fois le sujet choisi, et toujours sur base des données récoltées, les chercheurs ont ensuite isolé les caractéristiques des portraits réalisés par Rembrandt (proportion du visage, taille des yeux, des oreilles, de la bouche, etc.).
  4. Enfin, tous ces paramètres ont été combinés pour créer une œuvre inédite, reproduite via une imprimante 3D pour simuler le relief des coups de pinceaux de l’artiste.

Et voici le résultat :

The Next Rembrandt

Plutôt bluffant, non ? Maintenant, reste à espérer que les industries culturelles n’en profitent pas pour continuer de traire leurs artistes six pieds sous terre. Quand on voit la flopée d’albums de musique posthumes qui innondent régulièrement le marché, j’ai pourtant bien peur qu’à ce sujet, le pessimisme ne soit de rigueur.

En attendant, cela n’en demeure pas moins une chouette prouesse technique, dont je vous invite à explorer les détails et dévorer les anecdotes sur le site officiel : NextRembrandt.com.