Thimbleweed Park : coup de cœur pour un point & click d’une autre époque

On vous avait déjà parlé de Thimbleweed Park l’année dernière, et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’on attendait beaucoup de ce point & click « retour aux sources » supervisé par Ron Gilbert et Gary Winnick, les papas (entre autres) de Maniac Mansion et Monkey Island. Alors, verdict ? Ce voyage dans le passé vaut-il ses 20 euros ?

Après un kickstarter réussi, quelques 600.000$ récoltés, plusieurs mois de développement et un peu de retard (le jeu était initialement prévu mi-2016), Thimbleweed Park aura finalement vu le jour le 30 mars dernier.

Welcome to Thimbleweed Park. Population: 80 nutcases.

L’histoire en bref : il y a environ 30 ans, une sombre histoire de meurtre secoue la petite ville de Thimbleweed Park. Pour enquêter sur ce drame, le FBI dépêche deux agents, ressemblant étrangement à la paire Mulder & Scully de la série X-Files. Comme on s’en doute, l’investigation ne va pas se dérouler sans quelques heurts et, surtout, sans son lot de puzzles (parfois retors) à résoudre. Le tout, dans une ambiance très « Twin Peaks », parfaitement assumée (il suffit de mater les initiales du jeu pour le comprendre).

Thimbleweed Park

On trouve de tout dans TP : même des réflexions sensées sur la mort dans les jeux vidéo.

Comme on pouvait s’y attendre avec Gilbert, le titre emprunte pour beaucoup des éléments qui ont fait la gloire des jeux Lucasarts de la belle époque : graphismes pixelisés, humour potache, énigmes frôlant parfois les limites de la logique, personnages hauts en couleur brisant allègrement le quatrième mur chaque fois que c’est possible, références culturelles en abondance, parsemées de quelques réflexions sarcastiques sur le business des jeux d’aventures… Bref, tous les ingrédients d’un P&C sont au menu !

Thimbleweed Park

« Bienvenue au Double R, je suis Norma, que puis-je vous servir ? »

Difficile d’en narrer plus sans vous ruiner l’expérience, je me contenterai juste de vous dire ceci : si vous avez 20€ à claquer, que vous avez sué avec bonheur sur les titres légendaires de l’école Lucasarts, et que les jeux d’aventures d’aujourd’hui ne vous donnent pas toujours entière satisfaction, foncez ! Je ne m’étais plus à ce point amusé avec un titre du genre depuis bien longtemps.

Thimbleeweed Park

Lonewolf, sa vie, son œuvre.

Certes, le jeu n’est pas exempt de défauts : on se sent parfois un peu trop cadré, obligé de résoudre certaines énigmes selon une séquence bien établie, avant de pouvoir accéder à d’autres endroits jusque là un peu arbitrairement bloqués; qui plus est, même s’il ne dépareille pas avec les productions d’il y a 30 ans, le « voice acting » (en VO en tous cas) aurait sans doute mérité un peu plus de soin.

Thimbleweed Park

Ça vous dirait d’aller bosser comme codeur de jeux vidéo chez MucusFlem™ ?

Mais globalement, ce Thimbleweed Park tient toutes ses promesses et peut fièrement aller se placer dans vos étagères (désormais dématérialisées) aux côtés des légendes du genre. Comme le soulignent nos collègues d’Ars Technica avec justesse, c’est « comme si on venait de découvrir un vieux jeu inconnu de la grande époque LucasArts ». Du tout bon, donc.

Notez que le titre est jouable en version « casual » ou « hard » (inutile de vous dire qu’on recommande le mode « hard », qui vous procurera une vingtaine d’heures d’énigmes bien barrées, contre à peine la moitié dans l’autre mode). Oh et si jamais vous êtes coincé, n’hésitez pas à venir demander de l’aide dans le thread idoine. Nos Zoniens se feront un plaisir de vous filer un coup de main !

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