Le graphène pourrait renfermer une source d’énergie « propre » illimitée

Alors qu’on parle beaucoup du graphène en ce moment, notamment pour son utilisation potentielle dans les batteries de téléphone, des chercheurs viennent de découvrir un peu par hasard une nouvelle propriété du matériau. Une caractéristique insoupçonnée qui pourrait à terme permettre de produire des quantités illimitées d’énergie dite « propre »…

Graphène

Molécule de graphène (crédit illustration : Wikipedia)

Pour rappel, si vous avez séché les cours de chimie, le graphène est un matériau bidimensionnel cristallin, qui permet de produire du graphite lorsqu’on l’empile par couches. Extrait pour la première fois en 2004, il ne cesse depuis de fasciner par ses propriétés particulières, et notamment le fait qu’il s’agisse d’un matériau en deux dimensions, mais se comportant comme s’il en comptait trois.

Tout récemment, un projet financé par Samsung a permis de fabriquer un revêtement en graphène pour nos chères batteries de téléphone au lithium-ion. Une invention qui devrait permettre d’améliorer considérablement l’autonomie de nos appareils, et surtout en raccourcir la durée de charge, et que certains présentent déjà comme une potentielle révolution pour le marché mobile.

Mais revenons au graphène et à ses bizarreries… On savait déjà que ce qui lui conférait cette particularité d’objet à trois dimensions, alors qu’il n’en a que deux, était lié à la manière dont vibrent ses atomes. En gigotant sans cesse dans l’espace, ils lui confèrent du coup une structure « accidentée » et donc, cette fameuse troisième dimension.

Initialement, ce que cherchaient à réaliser les physiciens de l’Université d’Arkansas, c’était une mesure précise de ce niveau de vibration. Pour ce faire, ils ont placé des couches de graphène sur une grille de cuivre, et observé les changements atomiques grâce à un microscope spécial. Là où l’histoire prend un tour inattendu, c’est lorsqu’ils se sont rendu compte que les résultats obtenus ne correspondaient pas du tout à ce qu’ils avaient envisagé. Mais genre, pas du tout…

L’équipe a alors réorienté ses recherches dans une autre direction, et finalement découvert que les couches de graphène ondulaient comme des vagues, produisant de l’énergie qu’il serait théoriquement possible de récolter et d’exploiter. Concrètement, une feuille de graphène de 10 microns sur 10 microns pourrait a priori produire 10 microwatts d’énergie (en utilisation pratique, ça permettrait par exemple d’alimenter une montre indéfiniment, avec juste l’équivalent d’une tête d’épingle qui empilerait des milliers de feuilles de graphène).

Comme on peut l’imaginer, les implications d’une telle découverte sont conséquentes. Mais comme le précisent à raison nos collègues de Science Alert, il va maintenant falloir faire preuve de patience, le temps qu’on puisse investiguer ses potentielles applications dans notre vie de tous les jours.

 

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