Vendredisques : édition du 09/03/2018

Cette semaine, j’ai découvert, au hasard des rencontres, des écoutes, des partages, quelques dizaines de merveilles musicales… Amor Blitz, par exemple, un groupe de Strasbourg d’une rare puissance, ou la force tranquille des australiens Death Bell, ou le nouvel album des bordelais JC Satan, toujours si parfaits et (im)prévisibles… mais j’y reviendrai !

Le 8 mars est en effet un jour un peu spécial pour moi, et c’est justement ce même jour qui me voit écrire ces lignes et, du coup, choisir plutôt de revenir sur quelques artistes qui m’ont construit. Qui m’ont forgé, m’ont influencé et m’ont suivi, sans jamais me décevoir. Donc, séquence nostalgie. En espérant vous faire découvrir quelques vieilleries qui ont toujours une très grosse influence sur la musique de ce nouveau siècle…

Mathematiques Modernes – A+B=C

Bon Jacno n’est pas loin, et même très présent, au niveau de la couleur de ce titre, ce qui est loin de me déplaire. Edwige, la chanteuse de Mathématiques Modernes, a été un véritable personnage de la scène punk française. Un peu comme Siouxsie à Londres… je ne l’ai jamais connue et j’aurais sûrement été refoulé au Palace (lorsqu’elle y était physio), comme de tous les clubs « branchouille » où j’ai pu essayer d’aller et d’où je me suis toujours fait virer, à quelques exceptions prêt. Mais ce titre de Mathématiques Modernes est une de mes chansons préférées. Production parfaite, beat envoûtant, jolie mélodie entêtante, sexy cheveu sur la langue de la chanteuse, arrangements parfaits. Je n’ai aucun à priori dans la musique (et ailleurs, d’ailleurs) et cette chanson à la rythmique toute mathématique me fait penser à cette musique tout aussi rythmique et hypnotique apparue beaucoup plus tard que l’on a appelé le Math Rock. Et d’ailleurs, pour enfoncer le clou, A+B=C a un vrai côté Robert Fripp (écoutez son album solo, vous comprendrez), le musicien qui a influencé le Math Rock. Justement. En tout cas, Mathematiques Modernes faisaient une musique terriblement européenne, originale, que re-découvre aujourd’hui la nouvelle génération du rock français… Titre parfait, dérangeant et ramassé façon Devo ou Kraftwerk…

Taxi Girl – Aussi belle qu’une balle

C’est compliqué avec Taxi Girl. Tout est si bon qu’on ne sait que choisir. Les premiers maxis (le nom des EP dans les 80’s) parfaits (Mannequin et Cherchez le garçon), l’album raté (et le seul album) Seppuku (https://www.youtube.com/watch?v=P4Sv37XnN48), mais qui reste, malgré tous ses défauts, l’un des meilleurs albums de rock français,.. ou les titres de la fin, lorsque Mirwaiss et Daniel Darc se retrouvent en duo, comme ce magnifique Aussi belle qu’une balle. . Mirwaiss a fait sa route par la suite (Music de Madonna, c’était lui, entre autres merveilles), Daniel Darc a réussi à finir sa vie de junkie angélique en nous offrant le sublime Crévecoeur… Musique parfaite…

Ici Paris – Allo le monde

Je sais pas qui peut lire ces lignes. Aujourd’hui, tout est possible malgré tout. Mais imaginez un monde sans internet, sans aucun programme tv qui parle de ce dont on rêve ! Les années 70/80. Je suis un gamin qui lit Tolkien et Philip K. Dick. Je suis à Nice, probablement le plus gros trou du cul de l’univers quand on est en France (le plus loin en tout cas). J’écoute du punk-rock, je joue à Space Invaders dans les bars de mon quartier, je rêve du Velvet Underground et je lis Metal Hurlant. Je suis loin de tout, totalement perdu et déconnecté du monde que l’on me propose. Surtout, je ne connais personne qui aime ce que j’aime, à part quelques rares potes de mon âge. Et je découvre ce disque qui commence, sur un son à la Cramps (le groupe qu’on écoute dans ma cité) : « Vous croyez peut-être que nous sommes seuls dans l’univers, que ces milliards d’étoiles sont désertes, ne croyez pas ça, nous ne sommes pas seuls, nous ne sommes plus seuls.. ; »… nous sommes évidemment chez les geeks avant juste que le concept de geek n’existe. Le groupe Ici-Paris, c’est une histoire un peu à la Dallas, je vais pas vous la refaire, l’histoire de ce groupe qui, si il était américain, serait au-delà du culte. Le pire de tout, ou le mieux, c’est que le groupe existe toujours, toujours mené de main de maître par son leader Shere Khan, Ils ont un album parfait, mixé par le maître du garage Jim Diamond, l’album est sublime, j’espère que vous le découvrirez demain…

Bon, j’ai été un peu perso cette semaine… J’espère simplement que vous pourrez écouter le nouvel album d’Ici-Paris juste parfait. Portez-vous bien ! Techno et punk rock for ever !