Cambridge Analytica : un « outil de guerre psychologique » pour influencer l’opinion

Comme je n’ai pas (encore) beaucoup vu tourner l’info dans les médias nationaux, je me suis dit qu’il était sans doute utile de vous partager cette interview de Christopher Wylie, réalisée par les journalistes de The Guardian. Parce que si vous avez un compte Facebook, il est plus que jamais important de garder à l’esprit l’utilisation potentielle qui peut être faite des informations que vous y laissez. Et que la manipulation, ça reste généralement un truc beaucoup plus sournois qu’on ne le pense…

Cambridge Analytica

Alexander Nix, grand patron de Cambridge Analytica.

Alors, qui est Christopher Wylie ? Pour ceux qui auraient passé les derniers jours loin du net, c’est lui qui a lancé l’alerte sur les pratiques pour le moins discutables de la société Cambridge Analytica, accusée par Wylie d’avoir collecté les données de plusieurs millions de profils Facebook, dans le but avoué de façonner l’opinion publique sur ses orientations politiques. Un « outil de guerre psychologique », comme il l’appelle lui même… Pas étonnant dès lors de retrouver à la tête de la boite un certain Steve Bannon, un des membres fondateurs du média d’extrême-droite Breitbart News, et rouage essentiel dans la campagne présidentielle de Donald Trump.

Par le biais de petits « quiz » en apparence anodins, et grâce à des outils internes redoutables (dont Wylie explique le fonctionnement dans la vidéo ci-dessous), la société a pu ainsi dresser des profils d’électeurs potentiels, déterminer quels étaient les stimuli auxquels ces personnes étaient les plus réceptives, pour tenter ensuite, par le biais d’un ciblage particulièrement pertinent, d’influencer leur vote lors de l’élection présidentielle de 2016 aux États-Unis.

Cambridge Analytica

En soi, c’est déjà une pratique dont l’efficacité potentielle fait bien flipper. Mais le tout est encore aggravé par des déclarations indiquant clairement que Facebook savait, depuis un bon moment, et n’a absolument rien fait pour mettre fin à la manœuvre.

Forcément, tout le monde nie en bloc. Cambridge Analytica et ses différents représentants, bien sûr. Mais aussi Facebook. Ce qui n’a pas empêché Zuckerberg et ses potes de suspendre unilatéralement tous les comptes sociaux du lanceur d’alerte (Facebook, mais aussi Instagram et Whatsapp). Une volonté de faire taire qui pose tout de même pas mal de questions.

Bref, plus que jamais, si l’on veut éviter de se faire pourrir le cerveau par quelque forme de propagande que ce soit, il est important de rester vigilant. Et d’encourager ses proches à faire de même… Faites passer le message !

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