Les fossoyeurs du rétro : Tommy Tallarico déterre Intellivision
Après les escroqueries en devenir comme cette copie de VCS 2600 qui se verrait bien Media Center pour faire oublier que la relique d’Atari ne dispose d’aucun titre réellement sexy pour un joueur de 2018, c’est au tour d’Intellivision de s’extraire de sa tombe. Cette console de Mattel sortie en 1979 a surtout traumatisé une génération de joueurs avec son pad “novateur”. Tommy Tallarico promet un concept destiné aux familles et un nouveau type de contrôleur. J’en tremble d’avance.
L’Intellivision, c’est d’abord un des pads les plus horribles de l’histoire. Un pavé numérique avec en dessous un cercle sur lequel il fallait appuyer pour déplacer son bidule de gros pixels dans 16 directions possibles (une révolution à l’époque). Je trouvais ça déjà absolument naze en 1983, quand à côté je pouvais profiter du fantastique mini-stick d’une Vectrex. C’est dire si cette console ne m’a jamais réellement séduit. Un seul titre trouvait grâce à mes yeux, Advanced Dungeons & Dragons. C’était le truc le plus révolutionnaire du monde pour mes jeunes neurones, et il m’a laissé des souvenirs d’aventures incroyables. Quelques décades plus tard, une chose est certaine : c’est beau l’imagination.
Techniquement, les jeux étaient certes plus développés que ceux de l’Atari 2600 mais ça restait très très basique et rapidement dépassé par la ColecoVIsion (1982) et la Vectrex. Manque de bol, comme cette machine est sortie en 1982 en France, il était trop tard pour elle, malgré son processeur 16 bits, une première à l’époque. Pour couronner le tout, c’était déjà l’heure du crash des consoles qui emporta tout ce petit monde dans la tombe.
Intellivision du futur
Tallarico annonce une machine peu puissante, sans 3D, loin des PS4 & co. Rien de très surprenant : le projet se veut simple, peu onéreux et surtout facile à développer. Pas de Media Center à l’horizon donc, juste 10 nouveaux titres à la sortie et un émulateur pour faire tourner les vieilleries de l’époque. Wi-Fi et SD Cards seront de la partie, mais pour le reste c’est encore le flou total. On sait juste que Tallarico veut toucher les non-joueurs, et s’éloigner du gameplay solo qu’on trouve sur mobile… Bref, il veut faire une Wii-Machine-à-Raclette…
Intellivision fera une session de questions-réponses en direct jeudi prochain, mais l’annonce de la machine n’est prévue que pour le 1er octobre. Ce bon Tommy prévient déjà qu’aucune date ferme de sortie du hardware ne sera annoncée. OK…
Détail intéressant, il a aussi été sortir de leur retraite certaines personnes impliquées dans le développement de la console originale, comme Steve Roney ou Bill Fisher, qui codèrent les premiers jeux avec des “voix” (Space Spartans et B-17 Bomber).
En attendant la résurrection
Ça fait 20 ans que des émulateurs pour cette machine existent, je vous laisse donc juger de la pertinence de ressortir un émulateur hardware pour “ça”. Quant aux promesses de Tommy Tallarico sur les aspects modernes du projet, je dirais qu’il est urgent de rester prudent. Très. Prudent. Cette vague mercantile autour du rétro-gaming n’incite pas à la confiance, et nous aurons largement le temps de juger sur pièce…
