Le week-end dernier, Denis MacAlistair Ritchie (alias dmr), un autre grand de l’informatique mondiale, est mort, mais dans une relative indifférence par rapport à celui qui l’a précédé dans l’au-delà.
[center][/center][center](dmr est à droite)[/center]
Et c’est là qu’on peut voir que la célébrité n’est pas forcément liée à l’importance de ce qu’on a créé, ni même à l’impact que cela peut avoir sur la vie des gens, mais bien à la médiatisation dont vous êtes la cible. Sans minimiser l’impact de Steve dans l’informatique actuelle, j’aurais tendance à croire que si Steve a eu la vision de jolies maisons, fonctionnelles et pratiques, Denis a tout simplement créé les fondations de ces jolies maisons.
Et c’est peut-être là tout son mérite, avoir créé la partie immergée de l’iceberg, les bases solides mais invisibles du monde informatique actuel pour que d’autres, plus tournés vers l’utilisation qu’on peut en faire, puissent créér ce qui se voit.
Pour ceux et celles qui n’ont jamais entendu parler de Monsieur Ritchie, il serait peut-être temps pour moi d’arrêter les métaphores et d’expliquer qu’il est simplement le co-fondateur du langage C et du système d’exploitation Unix.
Le langage C est le premier langage de programmation haut niveau, avec lequel il commence à être possible de faire abstraction du matériel et donc de fabriquer un logiciel qui pourra fonctionner sur un PC, un Mac, un iPhone, un Smartphone Android sans avoir à tout refaire 4 fois.
Le système d’exploitation Unix est la première pierre des systèmes d’exploitation modernes tels que HP UX, Solaris, Linux, MacOS, *BSD, et même Windows. Tous ces systèmes d’exploitation ont plusieurs points communs avec le système Unix créé par Ritchie et Thompson en 1969.
Ritchie représente vraiment pour moi le pur hacker, tel que le défini Eric Raymond dans son Jargon File : "une personne qui œuvre dans l’ombre for the greater good. Et je confesse que sa mort a eu un impact largement plus fort pour moi que celle de Steve.
Pour finir, je reprendrai une phrase que j’ai lue chez Eolas et qui définit très bien (mieux que ma prose) le travail de Ritchie :
Merci, Monsieur.