Test : la Livebox 4 d’Orange à l’essai

Sous le capot

Commençons tout de suite par la mauvaise nouvelle : c’est toujours Sagemcom qui se charge de produire la Livebox 4 et son copain le décodeur TV. Non, ne partez pas ! C’est moins grave que ça en a l’air. Les équipes d’Orange ont visiblement réussi à piloter le projet avec adresse, car le résultat est tout à fait satisfaisant. Les deux boitiers ont un design réussi et largement moins encombrant que la précédente version, surtout en ce qui concerne le décodeur TV. Les écrans installés ne sont pas fabuleux côté lisibilité ou look, mais ils remplacent avantageusement ce qui existait sur les anciennes versions.

Les entrailles de la Livebox 4

Livebox 4

Au cœur de cette gateway, on trouve un SoC de chez Broadcom, le BCM 63138, qui est architecturé autour d’un chip dual-core ARM Cortex A9 à 1 GHz, distribué en volume depuis début 2014. Il a fait ses preuves et est assez puissant pour piloter vos connexions sans trop transpirer. Orange en a profité pour également intégrer une gestion WiFi très haut de gamme, qui monte jusqu’au 802.11ac. Et cette fois, cette décision s’accompagne d’un élément trop souvent négligé : un nombre d’antennes suffisant pour exploiter cette puissance correctement ! La bande des 2.4 GHz (normes a/b/g/n) dispose de 3+3 antennes (émission + réception) et celle du 5 GHz (norme ac) de 4+4. De quoi connecter 10 appareils simultanément et d’atteindre un débit sans fil maximum de 1,9 Gbits/s (en cumulant les deux). Ça devrait suffire… Les pinailleurs noteront qu’il existe un nouveau SoC plus performant sur le marché, le BCM 4366, capable de gérer le MU-MIMO. (Edit : le 5 GHz est géré par un Quantenna QSR1000, qui gère le MU-MIMO et décharge le CPU, ce qui explique les excellentes performances !) Rappelons donc que des projets de cette taille nécessitent des années de préparation, et il n’est pas choquant de trouver dans cette box un chip annoncé en 2013 et réellement disponible depuis deux ans. Pour épauler ce SoC, on trouve 1 Go de RAM et 512 Mo de mémoire flash.

LB4 - Livebox 4 back

Cette gateway gère aussi bien ADSL, que VDSL ou fibre, mais en ce qui concerne la connexion de cette dernière, le technicien Orange qui vient installer le matos choisira la meilleure façon de brancher votre matériel en fonction de votre configuration de logement. Car cette fois on peut s’affranchir du boitier convertisseur fibre ➜ Ethernet et brancher cette dernière directement sur la gateway, avec un petit adaptateur.

Cette v4 reste aussi discrète que sa grande soeur, à condition de ne pas utiliser le disque dur. Ce dernier se fait un peu trop remarquer, mais Orange travaille pour faire en sorte qu’il soit à l’arrêt et donc silencieux dès qu’il n’est pas sollicité.

Un décodeur TV à l’heure du format 4K

LB4 - DecodeurTV4-Telecommande

On retrouve encore du Broadcom dans cette box, avec un BCM 7252 de 2014 également. Au menu : gestion des résolutions 4K évidement, en 50/60 images par secondes, du HDR 10 bit, de la décompression vidéo 2K et 4K (HEVC / H265). Bref, tout ce qui est nécessaire pour être conforme à la spécification Ultra HD Premium, annoncée pendant le CES 2016 par la CTA.

On applaudira l’abandon des solutions Intel de la précédente édition (qui n’a jamais fonctionné correctement chez moi), qui équipe également la Freebox Revolution et la Bbox Sensation (remplacée par la Miami). Intel a quitté le marché depuis et on trouve maintenant seulement deux fabricants dans les décodeurs TV de l’hexagone : Broadcom (Orange, Free, SFR) et Marvell (Bouygues Telecom). Une info pour les curieux : le chipset de ce décodeur Orange nouvelle génération est en fait exactement le même que celui de la Freebox Mini 4K (lancée en mars 2015). Seule ombre au tableau, il ne gère pas le VP9 utilisé par Google pour encoder ses vidéos 4K sur YouTube. Mais comme il n’y a pas de player YT sur cette box, le problème est réglé… Seul le BCM 7252S gère ce format, et il est sorti en 2015. Un seul opérateur dispose actuellement de ce chip : SFR, qui l’exploite depuis fin 2015 sur le Zive.

LB4 - Decodeur TV 4 Back

Notez qu’il est possible d’installer le décodeur et la Livebox séparément et de les faire communiquer via un WiFi dédié, mais je n’ai pas testé cette fonction.

Taxe copie privée et disque dur

Le disque dur intégré à ce décodeur passe à 512 Go, avec 450 Go disponibles pour les enregistrements. Une augmentation logique vu les usages, mais encore loin des 1 ou 2 To qu’on trouve à l’étranger. Des tailles qui anticipent l’arrivée des contenus en 4K. Cette frilosité et les tarifs associés – Orange fait payer l’utilisation des Go supplémentaires sur le disque en fonction des offres – ne sont pas uniquement de la gourmandise de la part de l’opérateur. Ces disques obligent Orange à payer à l’État la taxe liée à la copie privée, qui dépasse les 45 euros avec des modèles à 1 To ! Les taxes et l’innovation font rarement bon ménage, en voici un exemple de plus ! Je n’en dirais pas plus sur le sujet, je risquerais d’être rapidement malpoli…

LB4 - Livebox 4 disque dur

La trappe pour le disque d’1 To sur la Livebox 4