Giphy valorisé à plus de 300 millions de dollars : une bulle ? Quelle bulle ?

Depuis ce matin, une bonne partie de la presse web s’emballe : Giphy, le moteur de recherche pour GIF animés, est désormais valorisé à plus de 300 millions de dollars. Et tout le monde de féliciter cette « réussite » en oubliant juste un petit détail : il est où le business plan ?

giphyNos collègues du Figaro parlent d’une « révolution GIF », Ouest-France de « success story », oubliant qu’il existe une différence entre journalisme et communiqué de presse. Il n’y a guère que le modéré Frenchweb pour parler de « potentiel commercial » sans abuser de superlatifs.

Pour avoir une vision plus précise des implications de cette nouvelle levée de fonds (55 millions de dollars) qui porte la valorisation de la société à 300 millions, il faut se tourner du côté de la presse anglo-saxonne et plus particulièrement US qui semble être la seule à poser la vraie question qui fâche : tous ces millions, c’est bien joli, mais comment on rentabilise maintenant ?

Être la source numéro 1 de contenu en GIF, c’est bien, mais ça ne paie pas à bouffer pour autant. Pour l’instant, soyons clairs : Giphy n’a aucune source de revenus. Du coup, cette valorisation repose surtout sur de vagues espoirs de faire rentrer de la thune via des services que ne propose pas encore le site.

Le mot que vous cherchez est : bulle.

Selon le COO de la boite, Adam Leibsohn, si les investisseurs ont été ravis de mettre la main à la poche, c’est « parce que Giphy n’est pas qu’un simple moteur de recherche, mais une plateforme de contenu articulé autour d’un format unique ».

[…] Le GIF n’est désormais plus trivial, ça peut être un score de match, ça peut être la météo, ça peut être mon état d’esprit, ça peut être un extrait d’une émission. C’est de l’information et de l’émotion.

Mouais, tout ça ne nous dit toujours pas comment la société compte faire rentrer des deniers dans les coffres. Pour Leibsohn, la solution viendra de leur API, qui va leur permettre de proposer du contenu à d’autres réseaux partenaires. Contre de l’argent, du coup ? Leibsohn n’en parle pas, et reste relativement cryptique dans ses explications :

Si vous regardez les autres moteurs de recherche, comment ils font de l’argent et comment ils se sont développés, je pense que vous pouvez probablement extrapoler le genre de choses auxquelles nous réfléchissons. »

En gros, ils ne savent pas encore vraiment comment gagner de l’argent, mais ils vont trouver, c’est sûr. Et en attendant, le récent chèque de 55 millions de dollars généreusement signé par leurs investisseurs devraient leur permettre de perdurer… Ou de s’acheter plein de pelles pour aller creuser avec leurs potes de Twitter et Soundcloud (notamment) pour dégoter ce filon d’or magique bien caché auquel tout le monde semble croire dur comme fer.

Racoon Money

Allégorie pour les investisseurs.

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