Le créateur de Vivaldi pousse un coup de gueule contre les pratiques d’intimidation de Google

Décidément, en ce moment, les oreilles de l’ami Google doivent siffler allègrement : après avoir pesté hier sur l’assassinat de ProTube par le géant de Mountain View, on s’intéresse aujourd’hui aux allégations du créateur des browsers Opera et Vivaldi, l’islandais Jon von Tetzchner, qui dénonce ouvertement les pratiques de « bullying » du géant américain.

Google

Le bad buzz est de mise en ce moment pour le géant Google. Déjà mis à mal par la récente affaire de la New America Foundation, un « think tank » financé par la société, qui s’est récemment séparé d’un groupe de critiques un peu gênants en son sein (lire ici pour plus d’info), voilà qu’il doit aujourd’hui faire face à de nouvelles accusations d’intimidation.

Dans un billet publié hier, l’ami Jon explique qu’il est temps pour Google de respecter son propre mantra et d’arrêter d’être « evil ». Son grief ? A priori, la firme américaine aurait bloqué l’accès aux Google AdWords pour le browser Vivaldi.

Von Tetzchner explique que tout a commencé en mai dernier, quand il s’est exprimé au Oslo Freedom Forum, dénonçant l’attitude discutable des grosses sociétés du monde de la tech vis-à-vis des données personnelles, allant même jusqu’à réclamer la mise au ban des outils de tracking utilisés par Facebook et Google.

Deux jours plus tard, il découvre que les campagnes AdWords dans Vivaldi ont été mystérieusement suspendues. Surpris, il appelle Google qui lui rétorque vaguement que tout ça, c’est juste parce qu’il n’a pas respecté les conditions générales. Google réclame la mise en place d’un EULA visible (End-user Licence Agreement) non seulement sur la homepage du browser, mais également à côté de tous les boutons de téléchargement, ainsi qu’une procédure détaillée pour désinstaller le browser, au cas où.

Et quand von Tetzchner rétorque que tout ça n’est pas explicitement imposé mais plutôt recommandé, on lui répond qu’en fait ça dépend surtout de la tête du client (je paraphrase, mais l’idée est la même). Ce qui est délicieusement ironique, quand on sait que Google lui-même ne respecte pas ses propres recommandations… Do as I say, don’t do as I do, comme on dit aux Amériques.

Après trois mois d’âpres négociations (a priori principalement des injonctions agressives de Google), Vivaldi jette l’éponge et se plie aux demandes de la société, qui pousse le bouchon jusqu’à lui imposer (avec véhémence) de nouveaux agencements de contenu sur son propre site. Un bel exemple d’intimidation 2.0, que von Tetzchner déplore dans la conclusion de son billet.

Je suis attristé par la transformation d’une société geek et positive en ce « bully » qu’ils sont devenus en 2017.

Et nous, donc.

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