XSTAT 30 : la seringue magique des militaires enfin dispo pour les civils

Déjà utilisé par l’armée US sur leurs nombreux champs de bataille depuis plus d’un an et demi, le XSTAT 30 permet d’injecter de mini-éponges dans certaines plaies, pour suspendre toute hémorragie potentiellement mortelle. Bonne nouvelle : depuis le 7 décembre dernier, l’appareil peut désormais aussi être utilisé par les secours civils, aux Etats-Unis en tous cas.

xstat30

Les médecins militaires le savent bien : l’élément crucial qui peut faire la différence entre la vie et la mort d’un blessé, c’est la vitesse à laquelle celui-ci peut être rapatrié dans un centre de soins sans se vider complètement de son sang. Selon l’Institut de Recherches Chirurgicales de l’Armée des Etats-Unis, entre 30% et 40% des décès civils par blessure grave sont le résultat d’une hémorragie non contrôlée. Et la plupart décèdent même avant d’avoir pu être rapatriés dans un hôpital. Le problème était donc crucial.

Jusqu’ici, pour pallier dans l’urgence aux bobos potentiellement mortels, on utilisait principalement des compresses de gaze, à l’ancienne. Mais comme le démontrent les statistiques sus-citées, il y avait certainement moyen de faire mieux. C’est en tous cas ce que s’est dit John Steinbaugh, médecin militaire vétéran des Forces Spéciales, en service depuis plus de vingt ans sur les principaux fronts US, et inventeur du XSTAT 30.

Comme souvent avec les inventions majeures, le principe est redoutablement simple : de petites éponges compressées sont injectées au cœur même de la plaie et, au contact du sang, gonflent pour atteindre jusqu’à 15 fois leur taille d’origine. Une expansion qui permet de bloquer toute effusion de sang en une vingtaine de secondes (et pendant environ quatre heures), soit une intervalle largement suffisante pour permettre une évacuation vers un centre de soins. En outre, ces mini-éponges sont traitées avec un agent coagulant et, comme elles ne sont pas biodégradables, d’un marqueur spécifique permettant de les repérer aux rayons X et de les extraire plus facilement une fois le malheureux blessé raccommodé.

Après avoir fait ses preuves sur le champ de bataille, l’appareil pourra donc désormais être utilisé par les services de secours civil, avec la bénédiction de la FDA (la Food & Drug Administration qui s’occupe de règlementer tout ce qui touche à la santé publique aux Etats-Unis). Cette dernière a en effet validé le 7 décembre dernier l’extension de son usage au grand public. RevMedX, la société qui en assure la production, planche d’ailleurs sur une version plus compacte à cette intention. Et par les temps qui courent, on va dire que c’est le genre d’inventions géniales dont le monde a malheureusement bien besoin…

Reste à savoir quand l’appareil pourra être commercialisé par chez nous, pour le moment rien n’a encore été annoncé en ce sens. En attendant, je vous propose de visionner un petit reportage réalisé par la chaine publique américaine PBS l’année dernière, au moment de sa mise à l’essai chez les militaires.

Et pour ceux qui veulent vraiment aller au bout des choses, le communiqué officiel de la FDA est également visible en ligne sur leur site.

Vous devriez également aimer…