Firefox 57 : le renard devient phénix

“Wow !” est généralement la première expression qui vient à l’esprit quand on lance Firefox 57, en venant de la version précédente. Les travaux titanesques de modernisation lancés par Mozilla pour que FF retrouve sa flamme (yep, j’ai osé) se montrent d’une efficacité redoutable. Petit tour de cette “Quantum Edition” qui risque d’en séduire plus d’un.

On n’aura jamais eu autant de choix pour naviguer sur le Web : Opera, Vivaldi, Safari, Edge (oui oui, EDGE !), Chrome… Ils ont tous leurs forces et leurs (parfois nombreuses) faiblesses, mais aucun ne se montrera totalement incompétent pour faire son boulot de base, à savoir afficher une page Web comme elle est censée être affichée ! Et encore, je ne parle pas des navigateurs de niche comme Colibri, Cocoon, ou ceux livrés avec des distributions spécifiques de Linux… Bref, l’offre est pléthorique et c’est tant mieux, il y en a pour tous les goûts. Dans cet environnement ultra-concurrentiel, Firefox était devenu le petit canard noir, l’ex-star déchue qui n’a pas réussi à prendre le bon virage pour sauver sa carrière.

Car Mozilla a été trop long à réagir. L’ogre Chrome a dévoré ses parts de marché dans l’indifférence générale, et il a fallu que le bateau prenne sérieusement l’eau pour que les indispensables travaux soient lancés. Des changements radicaux qui impliquaient de nombreux mois de boulot avant d’en voir les premiers fruits.

Firefox 57 Tabs Stuff

Il manque un vrai « quickdial » joli, efficace et synchronisé. Comme chez tout le monde…

Le poids du passé

Chrome a été le premier à tirer parti des processeurs multi-core. Dès sa sortie, il offrait une souplesse et une rapidité qu’aucun concurrent ne pouvait égaler. Les ingénieurs de Google avaient anticipé ce changement hardware majeur qui changeait beaucoup de choses côté software. Il aura fallu des années à Firefox pour suivre ce chemin et enfin disposer d’un équivalent, arrivé mi-2017 avec une tech nommée Electrolysis, une étape indispensable vers le projet Quantum. Pour en apprendre plus sur tous ces changements, je vous conseille de lire ce post de blog et cet article de Lin Clark, dont la conclusion est simple : cette version 57 est une étape importante, mais représente juste le début du renouveau de Firefox. L’essentiel est là pour l’utilisateur final, qui voit surtout que c’est plus rapide et plus joli (merci Photon, la nouvelle interface que l’on retrouve aussi sur la version mobile). Mais en coulisse, il reste des tonnes de choses à optimiser ou à terminer. Sans parler des problèmes de peinture fraîche : on aura encore quelques surprises, comme ces ascenseurs disgracieux sur certains sites (Mastodon), des crashs d’onglets de temps en temps, etc.

Firefox 57 Sync Tabs

L’accès aux onglets ouverts ailleurs, indispensable.

Mais dans l’ensemble, cette version est très convaincante et met en confiance pour l’avenir, avec un look réussi et un excellent feeling de vitesse à l’utilisation. En prime, cette fois le timing est du côté de Mozilla ! Si Vivaldi et consorts intéressent tellement de gens actuellement, c’est aussi parce que c’est au tour de Chrome d’avoir pris du poids au fil des ans. C’est lui qui devient pataud et – ironie du sort – se fait dépasser par des petits jeunes basés sur ses propres technologies.

Oh, évidemment, il y a bien quelques réfractaires qui pleurent leur extension magique incompatible avec cette version. Celle qui permet de déplacer un onglet sur leur 12ème écran en soulevant légèrement la fesse gauche. Ils crient donc que la version 56 était largement meilleure ! Du calme… On surfe sur le Web depuis plus de 20 ans et je peux comprendre que certaines habitudes aient la vie dure. Mais dénigrer cette version 57 relève quand même de la mauvaise foi. Elle n’est pas (encore) parfaite, mais, j’insiste, elle est très prometteuse. Et les extensions indispensables sont déjà compatibles, Adguard et 1password en tête en ce qui me concerne.

Firefox 57 rendering text vs Vivaldi

Le plus important : Firefox (à gauche) reste le meilleur – et de loin – côté affichage des polices. Le texte est plus lisible et surtout la typo est conforme à ce qu’elle est censée être ! Vivaldi souffre logiquement des mêmes problèmes que Chrome…

Coincé entre l’ogre Chrome et les petits nouveaux qui aboient très fort, Vivaldi en tête, le renard de Mozilla a enfin une chance de ne pas terminer criblé de plomb. Pour ça, il faudra lui donner sa chance, quitte à attendre encore quelques mois, le temps que la peinture sèche, pour se faire un avis définitif !

Liens :

Vous devriez également aimer…